Les téléspectateurs de TF1 avaient quitté Isabel Otero en commissaire de police dans Diane, femme flic. La revoilà quelques années plus tard en directrice d’une école de danse et de chant « Le Studio Lumière » dans la saison 1 de Tout pour la Lumière. Cette série inédite, qui pourrait ressembler à s’y méprendre à la série espagnole Un, Dos, Tres, tournée entre Marseille et La Ciotat, est diffusée à partir de ce lundi 16 juin sur la chaîne privée et depuis ce vendredi 13 juin, sur la plateforme américaine Netflix.

La proposition d’incarner le rôle de Florence Delaunat tombait à pic pour l’actrice, très sollicitée sur le petit écran, qui aime jouer des personnages de femmes fortes. La comédienne installée entre Uzès dans le Gard et le Costa Rica est aussi au casting de deux téléfilms : À qui profite le doute ? sur France 3 ce mardi 17 juin et La Manière forte disponible en replay sur France télévisions. Une année riche pour la comédienne de 62 ans, investie plus que jamais, qui évoque pour La Provence, sa carrière, ses engagements et sa fille Ana Girardot.

L’année 2025 marque votre retour à l’écran. Quel est votre état d’esprit du moment ?

Je me sens dans une phase de renouveau. Il se passe beaucoup de choses en ce moment. Aussi bien dans le travail que dans ma vie en général. Donc c’est positif.

Comment avez-vous abordé ce rôle dans « Tout pour la lumière » ?

J’étais heureuse que la production m’appelle. J’ai été engagée assez tard, car peu de temps après, on débutait le tournage. On m’a donné quelques éléments, mais je n’en savais pas vraiment plus. C’était un saut dans l’inconnu, même s’il y avait la promesse d’un personnage complexe, entier et exigeant. J’aime ce type de rôle. Et c’est aussi la force de ces séries car elles surfent sur des émotions fortes.

Qui est justement Florence Delaunat le personnage que vous incarnez ?

Elle est à la tête du « Studio Lumière », une école de danse et de chant réputée. Florence Delaunat est également une mère de famille, puisqu’elle a trois enfants et qu’elle est grand-mère. Sur ce point, je ne me suis pas confrontée à une histoire qui m’est étrangère puisque je suis moi-même mère et grand-mère.

Le tournage a débuté en mars dans le sud de la France et se déroule jusqu’en juillet. Comment se sont passés ces derniers mois entre Marseille et La Ciotat ?

Dans une humeur merveilleuse. On est un groupe qui s’aime beaucoup. Se retrouver avec des jeunes, ça stimule. Je suis certaine que les téléspectateurs apprécieront la série. J’ai découvert Marseille, une ville que je ne connaissais pas bien, qui est à la fois bruyante et vivante tournée vers la Méditerranée. Je la compare un peu à la Tour de Babel. En termes d’énergie, c’est une ville qui me correspond. J’y ai tourné l’an passé, un autre téléfilm « À qui profite le doute ? » avec Philippe Caroit. C’est un souvenir incroyable.

On vous connaît pour vos rôles à la télévision, un peu moins pour vos rôles au cinéma.

J’ai commencé pourtant par le cinéma indépendant. Plusieurs des films dans lesquels j’ai tourné ont été en compétition à Cannes. À trente ans, quand je me suis séparée du père de ma fille (Hippolyte Girardot, NDLR), il a bien fallu la faire vivre. J’ai alors commencé à accepter des rôles à la télé. À l’époque, il était difficile de passer du petit au grand écran. J’ai donc mené une carrière marquée par des rôles de femme flic dans La Crim’, Diane, femme flic.

Comment évolue la place des femmes qui prennent de l’âge à l’écran ? Beaucoup d’actrices disent qu’après 50 ans, il est difficile de trouver des rôles.

À partir de 50 ans, c’est une nouvelle adolescence. Vieillir ne m’a jamais posé problème. Et comme je mesure la chance d’être encore sollicitée dans ma profession, je m’accommode mieux que personne de mon âge. Cette peur de vieillir est conditionnée par les injonctions de la société. Les gens n’aiment pas que vous soyez différente de ce que vous étiez.