On n’en demandait pas tant! Alors qu’on attendait impatiemment que la météo se mette enfin au beau, elle se met finalement au chaud. Trop chaud.

Depuis ce jeudi, de fortes chaleurs s’affichent sur les thermomètres. En cause, une dépression au large du Portugal qui a fait remonter une masse d’air chaud venu du Maghreb directement vers le sud de la France, explique Météo-France.

Selon les prévisions, les températures devraient atteindre leur paroxysme ce week-end de mi-juin dans l’arrière-pays varois où le mercure montera jusqu’à 38°C au Luc, à Cuers ou encore à Draguignan, mais aussi dans les Maures. Si le littoral doit être un peu épargné, on attend tout de même 32°C à Toulon.

La hausse sera à peine moins intense dans les Alpes-Maritimes: Météo-France prévoit 35°C à Lantosque, 34°C à Grasse et autour entre 31°C et 32°C sur le littoral.

Ce vendredi ne sera donc finalement qu’un prélude au week-end. La journée n’en sera pas beaucoup moins torride. Tout comme les nuits. Si elles restent encore assez fraîches la nuit prochaine, les minimales nocturnes pourraient ensuite, dans certains secteurs, ne pas descendre sous les 20°C.

Vigilance en vue?

Certes, aucune vigilance n’a, pour l’instant, été déclenchée par les services de l’État, mais prévient Cécile Capelle, prévisionniste à la direction sud-est de Météo-France, « il faudra être attentif à la mise en place d’une éventuelle vigilance canicule ». La préfecture du Var n’a d’ailleurs pas attendu, rappelant dans un communiqué et sur ses réseaux sociaux l’impact de cet épisode de chaleur sur la santé des personnes les plus fragiles, mais aussi sur les travailleurs en plein air.

D’autant plus que cet épisode venu du sud draine avec lui des concentrations d’ozone et de poussières sahariennes particulièrement élevés dans le Var et les Alpes-Maritimes. Il affecte ainsi la qualité de l’air. Pas au point, souligne toutefois Mathieu Izard, ingénieur chez AtmoSud, de « laisser craindre un dépassement des valeurs limites de la réglementation ». Un vent d’est devrait, explique-t-il, avoir « un effet dispersif et limitant localement ».

Phénomènes intenses

À en croire les prévisions de Météo-France, moins fiables à quatre jours souligne Cécile Capelle, les températures devraient redescendre à partir de lundi, tout en restant supérieures aux normales de saison de 1 à 3°C.

Cet épisode de chaleur vient confirmer l’observation réalisée entre le 1er mars et le 31 mai par Météo-France qui installe, pour l’heure, le printemps 2025 à la troisième place des printemps les plus chauds depuis 1900 et le début des relevés.

Surtout, cet événement, à l’instar des très fortes précipitations du 20 mai qui ont fait trois morts dans le Var, au Lavandou et à Vidauban, est une nouvelle manifestation du changement climatique. « Il y a forcément une corrélation », affirme la prévisionniste de Météo-France, insistant sur la plus grande intensité des phénomènes météorologiques en raison du réchauffement global de la planète.

Pas de boule de cristal

Difficile en revanche de dire si la chaleur printanière augure d’un été caniculaire. Quant au risque de sécheresse à venir, l’état actuel des nappes phréatiques ne permet pas d’en présager.

Selon le dernier bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières, daté du 1er juin, « des cumuls proches de la normale pour le Var et excédentaire dans les Alpes-Maritimes » ont été enregistrés, tandis que le niveau des eaux souterraines s’affiche comparable à l’an dernier à la même date. Il y a un an, cela n’avait pas empêché 98 communes varoises d’être placées en alerte sécheresse au cœur de l’été.