Plus de fumigènes et plus d’envahissement de l’avenue de la République les jours de match. Voilà une annonce qui, depuis jeudi soir, suscite l’ire de nombreux amoureux du Rugby club toulonnais.
« Punaise, c’est tellement hallucinant comme décision », « On va tuer la passion », « Comme l’impression de faire un pas en avant avec la fan zone, puis deux pas en arrière avec cette interdiction », peut-on par exemple lire sur les réseaux sociaux X et Facebook. Même la députée du Var, Laure Lavalette (Rassemblement national), y est allée de son petit commentaire. Celui-ci tient en une phrase: « L’art de gâcher de la fête. »
« Ces comportements sont dangereux »
Ce jeudi, à trois jours du choc en rouge et noir face au Stade toulousain à Mayol (dimanche à 16h), les autorités compétentes ont en effet annoncé au RCT et aux clubs de supporters que l’utilisation d’engins pyrotechniques et l’envahissement de la grande avenue parallèle au port seraient dorénavant interdits (et surtout sanctionnés) par les forces de l’ordre.
Contactée, la préfecture du Var explique: « Samedi dernier, lors de la remontée à pied des joueurs du RCT sur l’avenue de la République, la voie de circulation a été envahie par des supporters et des fumigènes ont été allumés, alors que la circulation n’était pas coupée. Ces comportements sont dangereux pour la sécurité de tous et, par ailleurs, constitutifs de délits. Les services de l’État, en lien avec la commune de Toulon, ont souhaité prendre les mesures permettant de limiter au maximum les risques d’accident tout en conservant le caractère festif de l’évènement. »
Or, pour un grand nombre d’aficionados, la pilule ne passe pas. « On ne comprend pas, soupire Martin Hyzy, président des Fils de Besagne. Il n’y a jamais eu de problème jusqu’à présent: jamais d’accident, jamais de brûlures, rien. On ne file pas les fumigènes à n’importe qui! »
« Coupés dans notre élan »
Face à l’ampleur de la polémique naissante, la maire de Toulon, Josée Massi, a même pris la parole sur X: « A la lecture de certaines réactions, il m’apparaît nécessaire de rappeler que les mesures évoquées émanent de la police nationale et non de la ville de Toulon. […] La police nationale a notamment réaffirmé l’interdiction stricte d’introduire et d’utiliser tout engin pyrotechnique au sein des enceintes sportives et dans leur périmètre immédiat, conformément à la réglementation en vigueur sur l’ensemble du territoire national. Cette règle revêt une importance particulière ce week-end, en raison de la mobilisation importante des forces de l’ordre pour assurer la sécurité du match, de la fan zone et du festival Mang’Azur. »
Bonjour,
À la lecture de certaines réactions, il m’apparaît nécessaire de rappeler que les mesures évoquées émanent de la Police Nationale et non de la Ville de Toulon. Elles visent à garantir la sécurité de tous ainsi que le maintien de l’ordre public. Ces orientations ont été…
— Josée Massi (@JoseeMassi) April 11, 2025
Et de rappeler: « L’accueil des joueurs à leur descente du bus reste bien entendu toujours autorisé, dans les conditions habituelles et dans une ambiance festive comme à l’accoutumée. »
Du côté des Fils de Besagne, on regrette d’autant plus cette décision qu’elle intervient à trois jours d’une échéance extrêmement attendue par la France du rugby: « A Toulon, on a mangé notre pain noir pendant des années. Et pour ce match hyper important, on avait donc prévu de grandes choses pour offrir une belle arrivée, d’autant qu’on sait que Pierre Mignoni (l’entraîneur) et les joueurs nous le demandent, car ça les motive. Malheureusement, on a été coupés dans notre élan. »
Gageons maintenant que le club varois ne soit pas coupé dans le sien lors du quart de finale de Champions Cup, qui se jouera dans un stade Mayol à guichets fermés.