GRAND REPORTAGE – L’Iran change, mais discrètement. Si la République islamique est dirigée depuis quarante-six ans par des ayatollahs ultraconservateurs, les mœurs évoluent, notamment avec la disparition progressive du voile obligatoire à Téhéran.

La neige tombe dru sur la ville sainte de Qom. De sombres silhouettes avancent à pas comptés sur l’esplanade des mosquées. Soudain, un tchador s’envole, comme une volée d’encre noire sur une page blanche : une grand-mère, qui a évité de peu la chute dans la neige, reprend sa marche, plus prudente encore, sur les dalles millénaires et si glissantes en ce dimanche de fin d’hiver. Il en va un peu de même pour la République islamique d’Iran qui fête ses quarante-six ans en 2025 et qui, malgré les turbulences extérieures et intérieures, les glissades et révoltes épisodiques, semble toujours retomber sur ses deux pieds, afin de poursuivre sa route dans le temps, défiant tous les pronostics des commentateurs.

À l’école des mollahs

Cette révolution, aux principes immuables depuis 1979, doit beaucoup à la ville de Qom. C’est ici qu’un certain Rouhollah Khomeyni fit ses études coraniques, y devint ayatollah, puis premier opposant, lançant dès les années 1960 sa révolte contre le shah d’Iran. Qom est le cœur battant…

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Le Figaro

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