Il y avait de l’électricité dans la cage, samedi soir lors de l’ARES 31 à Marseille. Une tension dense et brute comme un coup bien porté. Les chants résonnaient encore quand le gong final a sonné deux fois la fin des espoirs marseillais. Ghiles Oudelha et Ylies Djiroun se sont battus avec le cœur, mais les ceintures sont restées niçoises et galloises.
Dans le main event, Ghiles Oudelha, l’enfant du pays, était bien décidé à bousculer l’ordre établi, à faire chuter un champion encore invaincu : Axel Sola. Le premier round est pour lui, sans équivoque. Le deuxième, plus serré, le voit encore avancer, tenter de maintenir la pression. Mais Sola est un stratège froid. Il observe, s’ajuste. Petit à petit, il réussit à enfermer Oudelha contre la cage, place ses frappes avec plus de précision. Le Niçois termine en contrôle… en chef d’orchestre. Les juges rendent un verdict unanime. Oudelha, à bout de souffle, baisse les yeux. Il a donné pour son peuple, sans tricher, sans calcul, mais malgré les poings armés, il n’a pas réussi à briser l’armure. « Je m’excuse, j’avais promis la ceinture, j’avais prévu qu’elle reste ici. Je reviendrai », promet le combattant de Saint-Pierre, forcément déçu mais qui quitte l’octogone salué par le public.
Ylies Djiroun entamait, lui, la rencontre avec une fougue impressionnante. Face à lui, Josh O’Connor, invaincu sur son parcours amateur et tenant de son titre en première défense, représentait un obstacle de taille pour le Marseillais de 33 ans. Dès la première reprise, Djiroun lance un crochet fulgurant qui faisait vaciller son adversaire. Après avoir absorbé la tempête, le Gallois se relève et inverse la tendance au second round. Un genou soudain, suivi d’un crochet droit, puis un enchaînement au sol implacable. Djiroun ne peut plus se défendre, l’arbitre arrête le combat. Dans la cage, la joie explosait chez les Britanniques tandis que, dans les gradins, le silence traduisait la frustration des supporters marseillais. Ylies Djiroun n’a pas souhaité faire de déclaration. Aldric Cassata, membre de l’équipe d’Axel Sola, confie : » C’est dur, très dur. Ylies avait les armes, mais à ce niveau-là, une erreur, et tout peut basculer. «
Le Marseillais Del Guerra victorieux
Un seul Marseillais a levé les bras ce samedi soir : Vincent Del Guerra. Face au Serbe Nenad Avramovic, celui qu’on appelle « Warrior » a trouvé la solution au sol, en jouant la carte de la soumission. « J’ai eu du mal à rentrer dans le combat, physiquement j’étais vraiment fatigué », a-t-il confié à chaud. « Mais quand il m’a ramené au sol la première fois, je me suis dit : non, pas encore une soirée comme la dernière à Marseille. J’ai pensé au public, à ceux qui se déplacent pour moi, alors j’ai lâché les chevaux. » Décomplexé, fier, Del Guerra combat aujourd’hui pour un nouveau record. « Je ne vise pas l’UFC, je ne vise pas la ceinture. Mon objectif, c’est de dépasser les 60 combats. Les petits nouveaux, ils ne feront jamais ça. Quand on parlera de Del Guerra, on dira qu’il s’est battu pour la France. »