Vice-président de la fédération française pendant 14 ans, Jean-Pierre Hunckler a été élu en décembre pour succéder à Jean-Pierre Siutat. À 65 ans, le Ligérien dirige désormais l’une des plus grosses fédérations sportives en France. Entretien.
Quels sont les principaux chantiers de la FFBB ?
Nous devons trouver des solutions pour continuer d’accueillir de nouveaux licenciés puisque nos clubs sont à saturation. Nous avons un devoir de service public, on doit permettre aux jeunes du sport et du basket-ball en particulier. Ensuite, nous avons l’ambition de rester au plus haut niveau de performance. La France est considérée comme l’un des meilleurs pays de formation au monde. On doit continuer le travail pour aller chercher ces médailles d’or. Cela paraissait inatteignable il y a 20 ans, les Jeux Olympiques nous ont prouvé que nous n’étions pas si loin de ça. On a fait douter la nation américaine chez les filles comme les garçons. On peut profiter d’une belle génération au moins jusqu’en 2032 avec des jeunes qui sont attachés au maillot français.
Quelles sont les pistes pour aider les clubs à recevoir de nouveaux licenciés ?
On refuse des licenciés parce qu’il manque des créneaux dans les salles mais aussi des dirigeants. Je souhaite qu’on aménage un diplôme d’encadrant simplifié pour les bénévoles. Les clubs structurés pourraient avoir des antennes pour d’autres pratiques que le 5×5 traditionnel : le 3×3, le basket inclusif, l’insertion par le sport, le basket santé… Toutes ses activités peuvent se dérouler en dehors des salles.
Dans la Métropole de Montpellier, le BLMA est en haut de l’affiche. Comment poursuivre le développement de la pratique pour les féminines ?
Le nombre de licenciés augmente de 4 % chez les filles contre 2 % pour les garçons. L’impact des Jeux est visible. Par ailleurs, il existe un vrai enjeu avec la montée en puissance de la WNBA qui veut créer de nouvelles franchises avec le risque que l’Europe soit vidée de ses meilleures joueuses. J’envisage un travail avec les clubs pour que le basket français continue d’être attrayant.
« Ce qui se fait à Montpellier est extraordinaire »
La NBA a des projets qui avancent en Europe. Cela vous inquiète-t-il ?
Nous sommes attentifs. Je soutiens la volonté de l’Euroligue, de la NBA et de la Fiba de se mettre autour d’une table. Il n’y a pas la place pour deux ligues en plus de toutes les Coupes d’Europe. Je suis satisfait de voir que les dirigeants français sont au cœur des discussions à l’image de Tony Parker et Gaëtan Muller.
Le basket professionnel masculin n’existe plus à Montpellier. Est-ce un problème selon vous ?
Je trouve que ce qui se fait à Montpellier est extraordinaire. Sans locomotive, des clubs arrivent à faire un gros travail pour former des jeunes. Mais sur le long terme, il faut une locomotive pour que les jeunes puissent rester dans la région et que ceux qui n’ont pas réussi au plus haut niveau puissent revenir enrichir les clubs locaux.
Est-il prévu que les équipes de France viennent jouer à Montpellier ?
On a évoqué ce sujet avec le conseil régional, la Métropole et la Ville de Montpellier. On discute d’un projet. Il y aura des événements avec les équipes de France à Montpellier dans les années qui viennent. Cela peut être en 2026 ou 2027 en préparation de grandes compétitions.