Ce jeudi 12 juin 2025, le temps était venu d’inaugurer Vivanima, le premier centre hospitalier vétérinaire pour animaux de compagnie en Normandie, situé à Mesnil-Esnard (Seine-Maritime) et qui a commencé à accueillir des patients en mars dernier. Une structure nécessaire pour de nombreux propriétaires, « car ils sont vraiment près à beaucoup de sacrifices pour leurs animaux de compagnie. Ils ne regardent plus à la dépense si on leur propose des soins comme pour les humains », souligne Benoît Grosfils, président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires de Normandie, venu visiter les locaux.
Si de nombreux animaux sont encore abandonnés chaque année, plus d’un Français sur deux possède au moins un animal de compagnie, d’après une étude réalisée par Buzzpress pour Yomoni et publiée en mars dernier. Pour un coût annuel non négligeable, qui était en moyenne de 1 224 euros en 2022, d’après une étude Harris qui estimait les dépenses de santé à 148 euros. Ces coûts sont cependant variables : les 30 % de maîtres de chiens dépensent plus que les 39 % qui ont un chat pour compagnon.
C’est pour répondre à cette demande croissante que s’est constitué le nouveau centre hospitalier vétérinaire de Mesnil-Esnard. Mais obtenir le feu vert de l’ordre nécessite du matériel et des compétences très particulières, avec du personnel spécialement formé. Le projet a ainsi été développé durant trois ans, à l’initiative six vétérinaires indépendants de la commune voisine de Boos (Seine-Maritime), avec l’objectif de séparer les spécialités.
Chiens, chats, et bientôt d’autres espèces
C’est chose faite depuis le 3 mars dernier, avec « 30 vétérinaires et 35 auxiliaires qui accueillent dans le cadre d’un parcours de soins exclusivement les chiens et les chats envoyés par les vétérinaires généralistes de toute la Normandie et de l’ouest parisien pour des cas compliqués, parce qu’ils n’ont pas les compétences ou les équipements nécessaires », développe Adrian Christinelli, président de Vivanima et vétérinaire depuis 20 ans.
L’hôpital se prépare cependant à étendre son champ de compétence, continue-t-il : « Dès septembre, nous soignerons aussi les NAC (nouveaux animaux de compagnie, NDLR) comme les lapins, les petits rongeurs dont les rats, les écureuils, les furets, les reptiles et les petits oiseaux. Par contre, nous ne faisons pas les animaux de la ferme, les chevaux et les animaux sauvages. »
Les animaux sont accueillis sur le site de 2 500 m2 composé de 16 salles de consultations, 200 places d’hospitalisation, quatre blocs de chirurgie dite propre, d’immenses chenils, d’une IRM, d’un scanner, d’une salle de chimiothérapie, d’une autre pour la chirurgie dentaire et d’appareils d’échographie dernière génération, « mais aussi d’un service d’urgence qui fonctionne 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 », complète Adrian Christinelli.
« L’animal est un membre de la famille »
Au total, 17 spécialités vétérinaires sont représentées, dont la cardiologie, la reproduction ou la psychiatrie. « Nous proposons aussi la physiothérapie et rééducation fonctionnelle avec une piscine pour des soins hydrothermiques », renchérit le vétérinaire. « Nous répondons à la demande, car l’animal est un membre de la famille. On parle de pet-parents. Cela décrit la relation émotionnelle qui existe entre l’humain et son animal et la façon de prendre en charge son hospitalisation. Il est loin le temps où on endormait facilement. On va de plus en plus loin dans la recherche d’une solution de soin. C’est pour cela que des centres comme le nôtre sont amenés à se développer. Et, depuis l’ouverture, ça marche. »
Après sa visite des locaux, Benoit Grosfils avoue « être impressionné par l’établissement, grand, fonctionnel, moderne, avec des équipements à la pointe de la technologie dont une superbe IRM. C’est utile, car cela manquait dans la région ».
Le président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires de Normandie prédit un grand succès à cet hôpital, et appelle même à en lancer un sur le secteur de Caen. « En plus, c’est beau que ce soient des vétérinaires libéraux et pas des groupes financiers, des vendeurs de croquettes qui aient pu investir et mener à bien cette offre de médecine. C’est l’avenir de la profession », se réjouit-il.