Cette année, France Travail intensifie la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle. Une formation de quelques mois qui s’accompagne obligatoirement d’une promesse d’embauche. Le tout, en continuant de toucher le chômage.
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2,43 millions. C’est le nombre d’embauches prévues cette année, selon l’enquête annuelle de France Travail sur les besoins en main-d’œuvre en 2025, publiée ce vendredi 11 avril. Un chiffre en baisse de 12,5% en un an, qui se traduit concrètement par «350 000 projets de recrutements en moins en 2024», alerte Cyril Nouveau, directeur de l’activité statistique chez l’ex-Pôle emploi. Il faut dire que l’instabilité politique post-dissolution de l’Assemblée nationale et les récentes secousses de la guerre commerciale n’incitent pas franchement à l’audace.
Dans ce contexte peu prévisible, les entreprises naviguent à vue, et gèlent en partie leurs embauches. Et même lorsqu’ils souhaitent recruter, les patrons ne débordent pas d’enthousiasme. «En 2025, un projet d’embauche sur deux est jugé difficile [par les employeurs]», prévoit France Travail. Pas assez de candidats, des profils qui ne correspondent pas à l’offre… Près de 8 employeurs sur 10 (79%) redoutent des CV inadaptés aux besoins du poste.
La préparation opérationnelle à l’emploi individuelle
Pour répondre à cette délicate équation, France Travail «mettra tout le poids du corps sur les dispositifs qui sont les plus efficaces», assure Aymeric Morin, directeur général adjoint de l’offre de services de France Travail. En première ligne, la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle, plus connue sous le nom de POEI. Le principe ? Un employeur identifie un demandeur d’emploi inscrit chez France Travail, puis conçoit avec l’opérateur public un parcours de formation sur-mesure, en lien avec un organisme agréé. L’idée est de combler les écarts de compétences avant même l’embauche, grâce à une formation ciblée, gratuite pour le candidat, et «d’une durée comprise entre 400 à 600 heures, selon les besoins», chiffre Aymeric Morin.
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Notez également que pendant toute la formation — entre deux mois et demi et quatre mois —, vous continuez de percevoir vos allocations chômage. A condition, bien sûr, d’y avoir encore droit. Le montant reste identique à celui perçu avant l’entrée en formation, puisqu’il est calculé sur la base de votre dernier salaire. Quant à ceux qui auraient déjà épuisé leurs droits, la rémunération de formation Pôle emploi (RFPE) prend le relais. Versée sous conditions, elle dépend de votre âge et votre situation personnelle.
«Le dispositif de formation au meilleur taux de retour à l’emploi»
Mais le vrai atout de cette méthode, c’est sûrement la promesse d’embauche signée par l’employeur avant même le début de la formation. Et ce, pour un contrat d’au moins six mois. Résultat : «8 bénéficiaires sur 10 sont toujours en poste six mois après la fin de la formation», souligne Aymeric Morin, qui n’hésite pas à présenter la POEI comme «le dispositif de formation au meilleur taux de retour à l’emploi». Conscients de cette jolie performance, les responsables de France Travail ont décidé d’y consacrer la moitié de leur budget formation en 2025. Objectif : augmenter de 6% le nombre de bénéficiaires, qui s’élevait déjà à 106 000 l’an dernier. Pour espérer aller encore plus vite, «des pistes de cofinancement avec les entreprises» seraient même à l’étude, glisse le directeur adjoint…
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