Par

Thibaud Delafosse

Publié le

16 juin 2025 à 19h55

Cela aurait dû être un vendredi comme les autres pour Thomas Hébert et sa fille Lina. « On s’apprêtait à être en week-end. Une copine d’école de ma fille était là. Je buvais un coup avec son père », raconte cet habitant de Saint-André-de-l’Épine (Manche), âgé de 39 ans.

Mais le ciel en a décidé autrement. Ce vendredi 13 juin 2025, la Manche était en effet placée en vigilance orange aux orages.

« Ma fille était un peu inquiète, la maîtresse en avait parlé. J’ai essayé de la rassurer. J’étais alors loin de penser que la foudre tomberait sur la maison », poursuit l’éducateur spécialisé dans la protection de l’enfance, qui exerce à Saint-Lô.

« Un faisceau électrique traverser sa chambre »

Car ce soir-là, vers 19 h 30, la foudre a frappé l’habitation dans laquelle vit Thomas Hébert depuis huit ans. « Au début de la soirée, il pleuvait et il grêlait. Mais on n’entendait pas les orages. »

Et puis d’un coup, « sans prévenir » comme le relate le sympathique trentenaire, un éclair d’une intensité moyenne est tombé sur la maison. « Ma fille, qui était à l’étage, a aperçu un faisceau électrique traverser sa chambre. Une boule de feu a été vue par mes voisins. Des arcs électriques sortaient des ampoules, et ça sentait le cramé dans la maison. Le tableau électrique était carbonisé. »

Au moment d’aller voir le compteur, justement, une boule de feu planait au-dessus de la tête de Thomas Hébert.

Plus de trente sapeurs-pompiers ont été mobilisés.
Plus de trente sapeurs-pompiers ont été mobilisés. ©DR« Il ne reste plus qu’à tout raser »

Alors que le grenier est en proie aux flammes, le père de famille appelle les sapeurs-pompiers et fait sortir tout le monde. Au total, 31 d’entre d’eux seront mobilisés depuis les centres de secours de Saint-Clair, Saint-Lô, Tessy et Torigny.

« Ce moment où l’on voit sa maison brûler devant ses yeux, c’est compliqué. Je ne savais pas quoi récupérer. J’ai fini par prendre le cartable de ma fille par réflexe », souffle-t-il aussi à nos confrères du Parisien.

L’intégralité de l’étage a été détruite. « Il ne reste plus rien dans ma chambre, tous mes effets personnels sont carbonisés. On ne distingue plus rien. Dans la chambre de Lina, le placo s’est écroulé. Tout a été souillé, aussi, par l’eau utilisée par les sapeurs-pompiers. » Et de dresser ce constat amer : « Il ne reste plus qu’à tout raser ».

A l'étage, tout a été détruit.
À l’étage, tout a été détruit. ©DRUn élan de solidarité

Sidéré au départ, ne comprenant pas trop ce qu’il se passait, il a évidemment été choqué de voir sa maison partir en fumée. « On ne dort pas bien la nuit, on se refait la scène. Ma fille me parle d’orages, j’appréhende le prochain coup de tonnerre. Quand on est revenus le lendemain pour constater les dégâts, on a vraiment pris conscience des choses. »

Il estime malgré tout que cet épisode aurait pu être plus grave. « Avec du recul, je me dis que des gens meurent tués par les bombes par exemple. Nous, c’est un accident, une catastrophe naturelle. On est privilégié dans le malheur. » Dans Le Parisien, il déclare aussi : « On aurait pu prendre une décharge ou directement la foudre tous les quatre. On a de la chance d’être en vie ».

La chambre de Thomas Hébert.
La chambre de Thomas Hébert. ©DR
La chambre de Lina.
La chambre de Lina. ©DR

Il peut en tout cas compter sur le soutien de ses proches. Des amis ont lancé une cagnotte, « une bonne initiative », salue-t-il. Quant à ses parents, ils l’hébergent en attendant des jours meilleurs. « Une solidarité importante pour nous. »

En revanche, il reste encore dans l’impasse avec son assurance. Lundi soir, il attendait toujours qu’un expert vienne dresser un constat pour faire avancer les choses. « C’est un peu long », peste Thomas Hébert. Une épine dans le pied à retirer pour démarrer la reconstruction qui l’attend.

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