Par
Bastien Grossin
Publié le
11 avr. 2025 à 14h06
De la poésie, de l’humour, de l’amour et du social. Depuis près de 30 ans, les Cowboys Fringants font vibrer la francophonie. Avec notamment 19 prix Félix à leur actif, le groupe québécois a su créer une identité forte et un lien unique avec le public, au-delà des frontières canadiennes. Un tournant s’opère en 2023, avec le décès du chanteur Karl Tremblay, ce qui met fin (temporairement, on l’espère) au groupe. Ce samedi 12 avril 2025, le Zénith de Lille (Nord) se transforme en « bar » et plus précisément en Pub Royal, pour la comédie musicale hommage au groupe. Des places sont d’ailleurs toujours disponibles. Si les Cowboys Fringants ne seront pas là, ils ont quand même participé à l’écriture du spectacle. À cette occasion, nous avons rencontré Jean-François Pauzé, membre fondateur, musicien et parolier de Cowboys Fringants, qui nous parle de la comédie musicale, de ses projets personnels et de ses souvenirs de Lille. Détails.
Comment est née la comédie Pub Royal, qui sera au Zénith de Lille ce samedi ?
Alors Pub Royal, c’est une idée qui a germé durant la fameuse pandémie. Notre producteur Claude Larivée est un très bon ami de Sébastien Soldevila, membre du collectif des 7 doigts de la main qui a échafaudé ce projet. Au départ, l’idée d’une comédie musicale ne m’a pas enchanté personnellement. Quand ils m’ont proposé le projet, j’étais très réticent, n’étant pas un grand fan de ce genre de spectacle. Finalement, avec beaucoup d’acharnement, ils ont réussi à me convaincre du bien-fondé de la chose.
J’ai dû rendre les armes parce que c’était un projet très étoffé qui regroupait la musique des Cowboys [Fringants], de la danse, des acrobates, des artistes de cirque de classe mondiale et une trame narrative superbe. J’ai fini par me retrouver embarqué dans ce projet et aujourd’hui je me serais mordu les pouces si je ne l’avais pas fait (rires).
Jusqu’à quel point vous êtes-vous impliqué justement, y a-t-il eu un droit de regard ?
Je n’ai pas seulement eu un droit de regard, j’ai participé à l’écriture avec les scénaristes. Et puis tant qu’à faire un nouveau projet, je voulais apporter du nouveau matériel. C’était très important pour moi de ne pas faire un spectacle qu’avec des chansons du répertoire. On a dû insérer des nouvelles chansons dans le spectacle et, au final, ça a servi de liaison à la trame. C’était un peu compliqué au départ et ça a fini par couler de source. Mais oui, j’ai participé à toutes les étapes de création, mais c’est plus au niveau musical que j’ai apporté ma touche.
Le producteur parle d’une anti-comédie musicale. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Je pense que ce ne sont pas les codes qu’on connaît des comédies musicales comme Notre-Dame de Paris ou Starmania, où les artistes chantent tout du long. Là, avec le côté acrobates, danse et puis la narration aussi, ce n’est pas juste de la musique. Aussi, on s’adresse au quatrième mur, il y a vraiment un truc de non conventionnel. Ça ressemble plus à ce qui est fait aujourd’hui sur Broadway.
De votre côté, vous travailleriez sur un album solo, prévu en automne.
Effectivement, c’est la rumeur qui court (rires)… Oui, on travaille là-dessus, on s’amuse. J’essaye de garder cette espèce de flamme qu’avait mon vieil ami Karl, qui disait qu’il fallait toujours faire les choses dans le plaisir.
Vous écriviez autrefois les paroles qui étaient interprétées par Karl Tremblay. Ca change quoi d’écrire pour soi ?
Il y a peut-être des choses que je ne me permettais pas d’écrire avant, parce que je savais que Karl ne serait pas à l’aise de les chanter. Mais j’ai écrit presque toutes les chansons des Cowboys, donc c’est difficile de sortir autre chose. Les gens y trouveront une certaine signature, mais on aborde quand même les choses de manière différente. Le produit n’est pas encore terminé, on verra bien quand ça sortira. Je pense que le public sera plus en mesure de se faire une opinion que moi, j’ai un peu trop le nez dedans en ce moment.
Parmi toutes vos tournées avec les Cowboys Fringants, avez-vous un souvenir précis de Lille ? Peut-être une anecdote marquante ?
Je me rappelle d’un très beau spectacle, entre autres au Splendid, il y a très longtemps, je dirais en 2007. Un accueil formidable, incroyable. Je me rappelle aussi qu’on avait une chambre d’hôtel qui donnait sur une rue où une voiture a explosé dans la nuit (rires). C’était une époque où il y avait des problèmes avec des voitures sautées un peu partout. J’avoue que ça avait été un peu un choc culturel de voir ça. Par la suite, on y est retourné, dans une plus grande salle, à l’Aéronef, et c’était encore très bon souvenir avec le public.
Sans voiture qui explose cette fois-ci ?
Non, tout était correct, on n’a pas eu de problème d’explosion devant notre hôtel (rires) !
Pour aller voir Pub Royal, la comédie musicale hommage aux Cowboys Fringants au Zénith de Lille, c’est par ici.
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