« Je voulais changer d’environnement ». Après deux années passées au centre de formation de Quimper, Celia Mbaya a décidé de franchir le pas et de quitter la France pour les États-Unis. « Il y avait plus d’opportunités au niveau du volley et le sport là-bas, c’est presque une deuxième religion ».

« Aux États-Unis, tout est en grand »

Lors de ces deux dernières années, elle a évolué sous les couleurs du collège communautaire (établissement qui offre des diplômes équivalents à des BTS, DUT en France) de Colby dans le Kansas, en D1 (division la plus haute) de NJCAA (National Junior College Athletic Association), l’organisateur des programmes sportifs pour les collèges. Il a fallu tout quitter : « Au début, je me disais que ça allait être comme quand je partais à Quimper, sauf qu’on ne se rend pas compte qu’on va sur un autre continent. Mais je l’ai plutôt bien géré, je suis quelqu’un qui aime bien bouger à droite à gauche. C’était plus pour ma mère que c’était compliqué mais je prends des nouvelles chaque jour », poursuit la volleyeuse qui a découvert les villes de Denver, Chicago et visité les États du Texas, du Colorado ou encore de l’Illinois.

Il fallait également se faire à un tout nouveau milieu et à un contexte complètement différent : « Les Américains font des choses qui pourraient nous surprendre en France. Ils prennent le dîner entre 17 h et 19 h et le week-end, on prend un brunch qui remplace le petit-déjeuner et le déjeuner, explique Celia Mbaya. Et puis aux États-Unis, tout est en grand, ce qu’on voit à la télé comme les cow-boys, on les voit en vrai ».

« De sacrées conditions d’entraînement »

Un départ outre-Atlantique pour l’étudiante qui travaille la biologie dans un cursus aménagé. « Une journée type, c’est musculation de 7 h à 8 h, ensuite de 8 h à 14 h on est en cours et après on s’entraîne de 15 h à 17 h », détaille celle qui évolue au poste de réceptionneuse attaquante (R4).

Marc Pellé, son ancien coach à l’AS Cesson Saint-Brieuc, loue d’ailleurs les infrastructures américaines, bien plus développées qu’en France. « Ils sont dans de sacrées conditions aux États-Unis, c’est ahurissant les gymnases ! C’est impressionnant ce qu’ils peuvent proposer par rapport à nous ». Et cela attire : « Il y a de plus en plus de filles qui partent comme Celia, ça peut déboucher sur un retour en France, sur des clubs professionnels », sait par expérience Marc Pellé.

Celia Mbaya (de dos, n° 9), sous le maillot des Trojans de Colby.Celia Mbaya (de dos, n° 9), sous le maillot des Trojans de Colby. (Photo : Colby Community College)

Pour revoir Celia Mbaya en France, il faudra encore être patient. « Je vais basculer en université à la Nouvelle-Orléans (Louisiane) en NCAA D1 pour les deux prochaines années », explique la jeune Briochine, soit le plus haut niveau auquel elle peut prétendre. Elle n’a néanmoins pas oublié son ancien club ni ses anciennes coéquipières : « Cesson, c’est comme une deuxième famille pour moi, c’est important d’avoir son soutien. Quand j’appelle mes anciennes coéquipières, c’est parce qu’elles me manquent ». Elle y est restée dix ans. « Quand j’ai besoin d’appeler Marc (Pellé) et que je lui dis que je n’arrive plus à faire ça ou ça, il me redonne les bases et il est toujours là », apprécie Celia Mbaya.

« En France, on peut te dire que c’est fini pour toi »

Son ancien coach présente d’ailleurs sa protégée comme un profil atypique : « C’est un petit gabarit mais elle a des qualités physiques exceptionnelles. Elle a beaucoup de qualité de puissance, de vitesse et elle est très adroite ».

Celia Mbaya est étudiante en biologie, en parallèle de sa pratique du volley.Celia Mbaya est étudiante en biologie, en parallèle de sa pratique du volley. (Photo Celia Mbaya)

Refusée une première fois au Pôle Espoirs de Sablé-sur-Sarthe à cause de sa taille et d’un tempérament « de feu », Celia Mbaya compense avec un très bon jump pour une joueuse d’1,65 m. Cet échec a été dur à avaler pour la jeune volleyeuse : « J’étais dévastée car quand tu es refusée alors qu’on te dit que tu as tes chances, ça fait un peu mal. Mais le club de Cesson m’a aidé à grandir parce que sinon je n’aurais jamais été prise la seconde fois, explique Celia Mbaya. Aux États-Unis, la plupart des coachs ne regardent pas la taille, là où en France on peut te dire que c’est fini pour toi ».

« Les professeurs veulent tout savoir de toi »

Dans le milieu scolaire également, l’approche des enseignants est différente vis-à-vis des étudiants en cursus aménagé. « Les professeurs sont plus à l’écoute et veulent tout savoir de toi, ils t’envoient des messages, te demandent comment s’est passé ton match. Parfois, ils vont même t’encourager à ne pas venir en cours si tu es trop fatigué et que tu as de bonnes notes dans une matière. Ça m’a surprise », remarque la volleyeuse.

« En France, si tu fais du sport, on va te dire que tu ne peux pas aussi être bon à l’école, alors que là-bas, ils font en sorte que tu sois bon aux deux », témoigne Celia Mbaya. Un environnement plus propice au développement de sportives et sportifs de haut niveau que va donc encore côtoyer la jeune volleyeuse, en découvrant le plus haut niveau universitaire en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, l’année prochaine.