Alors que Donald Trump s’est lancé dans une véritable guerre commerciale, notamment contre la Chine, les entreprises chinoises pourraient être tentées de chercher de nouveaux débouchés pour leurs produits en inondant le marché européen. Une déferlante loin d’être nouvelle mais qui pourrait avoir pour conséquence de fragiliser l’industrie européenne.
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C’est sans doute l’une des conséquences majeures de la guerre commerciale déclarée par Donald Trump. Alors que le président américain a annoncé la mise en place de nouveaux droits de douane à l’encontre de nombreux pays du globe, la Chine, qui est particulièrement visée avec des taxes punitives fixées à 145 %, pourrait être tentée de se tourner vers le marché européen en se cherchant de nouveaux débouchés.
Ainsi, le risque de voir un afflux important de produits chinois inonder le Vieux Continent ne fait guère de doute. Les biens chinois ne trouvant plus d’acheteurs aux États-Unis, ces derniers pourraient être redirigés vers le marché européen. Une déferlante qui est pourtant déjà arrivée en Europe ces dernières années. Et pour cause. L’an passé, alors que 4,6 milliards de colis sont entrés sur le marché européen, neuf sur dix provenaient de Chine. Avec 4,8 milliards de colis, les plateformes Temu et Shein représentent même aujourd’hui deux tiers des colis traités par la Poste. «On est en train de se faire piller par les Chinois», a ainsi alerté l’ancien ministre du Commerce, Yves Jégo, sur le plateau de BFMTV.
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Un prix en baisse pour le consommateur
Cette offensive commerciale menée par la Chine devrait toutefois avoir un impact sur le porte-monnaie des consommateurs. En effet, alors que l’Empire du Milieu continue son offensive à bas coûts, le consommateur devrait à court terme voir les prix connaître une nette baisse «avec davantage de promotions», explique Thomas Métivier, le PDG de Cdiscount, acteur français du e-commerce.
En outre, la Chine pourrait également être tentée de tirer les prix vers le bas par le biais d’une pratique dont elle est coutumière, à savoir le dumping, c’est-à-dire vendre sur les marchés extérieurs des produits à des prix inférieurs à ceux du marché national. «L’élément dangereux ce sont des stratégies de dumping, sur les éoliennes, le photovoltaïque, l’aluminium, et là vous êtes dans une concurrence totalement déloyale», explique Thomas Métivier. Poussé à l’extrême, cette configuration pourrait continuer de fragiliser certains secteurs, à commencer par celui du tissu industriel européen. «Si l’on prend toujours l’exemple du textile, on importe des produits à faible marge, sans valeur ajoutée, et surtout sans aucune valeur stratégique pour lesquels on n’a pas de concurrence directe. À l’inverse, on exporte vers la Chine des produits de luxe qui coûtent cher, la France n’est donc pas perdante !», fait ainsi savoir Michael Troege, professeur de finance à l’ESCP Business School. Et d’ajouter : «Ce qu’il faut c’est une stratégie industrielle différenciée en fonction de nos secteurs stratégiques.»
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