«Ces pas depuis la balise, je les recompte toutes les nuits dans mes cauchemars ! », en rigole désormais Claire, candidate de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres ». Et pour cause, après des heures acharnées de recherche dans les herbes hautes des Philippines, l’aventurière n’a pas réussi à trouver le dernier poignard lors de l’épreuve d’orientation, diffusée ce mardi soir sur TF1. Elle ne participera donc pas aux poteaux la semaine prochaine.

Avant cela, cette « scénographe produit » dans le Val-de-Marne, âgée de 37 ans, a connu un parcours fait de haut et de bas, notamment des débuts difficiles avec sa tribu violette et son alliée Joana. Dernière représentante de la région du nord, elle a ensuite été longtemps sur la sellette, cible des aventuriers de l’est et de l’ouest. Jusqu’à cette idée lumineuse avec Jérôme le Catalan et ce « plus gros coup de bluff de toute l’histoire de Koh-Lanta » qui l’a propulsé jusqu’à la finale. Claire a répondu à nos questions.

Qu’avez-vous ressenti lorsque Gaëlle a trouvé le dernier poignard presque sous vos yeux ?

Le souffle coupé, clairement. Il y a une énorme déception quand je vois qu’elle le trouve dans la zone où j’étais… Ça a été compliqué, je n’ai fait que ressasser en me demandant pourquoi j’étais repartie recompter mes pas. Et c’est aussi une très grosse frustration de sortir aux portes des poteaux, surtout que je pense que j’aurais tout défoncé !

Avant l’épreuve d’orientation, les trois hommes se répartissent les trois localisations entre eux, sans prendre en compte Gaëlle et vous. Est-ce difficile, dans ces conditions, de trouver votre place ?

C’est vrai qu’ils ne nous ont même pas demandés dans quelle zone on préférait être, ou quoi que ce soit d’autre. Ils voulaient être tous les trois dans une zone différente, visiblement parce qu’ils avaient moins peur de nous sur cette épreuve d’orientation. Leur comportement macho m’a un peu déçu. Après, c’est le jeu. En tout cas, ça ne m’a pas mis de stress parce que je me suis dit que de toute façon, il y avait très peu de chances que je sois seule sur une zone. Ça m’était égal.

Dans la première partie de l’aventure, vous vous êtes montrée plutôt discrète, puis plus sûre de vous par la suite. Comment analysez-vous cela ?

J’ai eu deux aventures. Une où je me laissais non pas marcher sur les pieds, mais peut-être guider. J’étais plus du côté suiveuse que conquérante. Mais je ne l’ai jamais caché, je suis comme ça dans la vie de tous les jours. J’aime bien suivre un peu les gens, je n’aime pas trop m’imposer. Finalement, quand j’ai vu que je n’avais plus rien à perdre, que ma route allait s’arrêter, je me suis dit « soit tu te bouges les fesses, soit tu es éliminée ». Quand on n’a plus rien à perdre, on n’a plus peur de rien et on se rend compte qu’on peut briller et faire de belles choses. Je suis contente de m’être un peu plus imposée sur la fin pour montrer qui j’étais vraiment dans le jeu. Mais le côté outsider a aussi ses qualités, je suis quand même arrivée jusqu’à cette épreuve d’orientation.

Votre aventure a aussi été marquée par votre rencontre avec Joana. Cela a-t-il été un vrai coup de cœur ?

Lors de ma première rencontre avec elle, j’ai tout de suite vu que c’était quelqu’un qui avait un fort tempérament. Je me suis dit, elle, il vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi. C’était donc un peu stratégique au début de me mettre Joana dans la poche, qu’elle m’apprécie…. Finalement, au cours de l’aventure, on se rend compte que c’est une personne extraordinaire qui a un énorme cœur sur la main. Du coup j’étais contente de l’avoir avec moi. C’était mon pilier tout au long de l’aventure. Elle m’a énormément protégée et je me suis beaucoup appuyée sur elle. Quand elle est partie, j’ai dû faire ma vie sans elle, me débrouiller, un peu comme quand on quitte le foyer familial ! Je me suis lancée et ce n’était pas plus mal aussi. Mais c’est quelqu’un qui reste dans mon cœur et que je revois énormément. On se fait souvent des dîners ensemble, des sorties… Je pense qu’elle va rester dans ma vie très longtemps.

Après une mauvaise passe pendant de nombreux jours, vous imaginez avec Jérôme le Catalan ce fameux « plus gros coup de bluff de toute l’histoire de Koh-Lanta ». Est-ce l’une de vos plus grosses fiertés de cette aventure ?

C’est la plus grosse fierté ! Je ne me voyais plus dans l’aventure, je me disais que c’était foutu. Quand on a ce fameux collier qui peut nous protéger – ou qui ne protège personne –, et qu’on se rend compte que notre stratégie marche à 100 %, on n’a plus rien à perdre et on se lâche. J’ai vécu toute l’aventure comme du dépassement de soi, une expérience très compliquée, très dure, que ce soit socialement ou physiquement. Et dès qu’il y a eu ce fameux collier, c’est là que « Koh-Lanta » a commencé à être un vrai jeu pour moi. Je me suis éclatée.

Vous pensiez duper aussi bien les autres aventuriers ?

Au début, je me disais que ça allait être compliqué. Mais dès qu’on a commencé à expliquer la stratégie du collier, on a vu à leur tête qu’ils plongeaient à 1.000 %. Et là, j’étais sûre que ça allait fonctionner du feu de dieu. Je pense que même moi, j’ai cru à ce collier.

Lorsque vous révélez la vérité lors du dernier conseil, ressentez-vous un mélange d’appréhension et de plaisir ?

J’avoue que j’ai pris un petit plaisir à annoncer que ce collier n’avait pas de pouvoirs. Depuis le début de l’aventure, j’avais une cible dans le dos, on a toujours voulu m’éliminer. Pour moi, c’était une revanche. Je me suis fait un malin plaisir de leur dire qu’on les avait complètement bernés et que grâce à ça, ils s’étaient éliminés entre eux. Après, c’est sûr que ça fait mal au cœur de voir des réactions, comme Gaëlle, en larmes… Je comprends qu’ils soient frustrés de ne pas s’être posés plus de questions que ça. On a très bien joué notre coup de bluff et j’étais très contente de leur montrer que malgré le fait qu’ils nous pensaient outsiders, on les a bien eus.

Certains téléspectateurs ont été déçus par cette séquence. Avez-vous été touchée par ces critiques ?

C’est un peu frustrant. Après, sur les réseaux sociaux, j’ai expliqué aux téléspectateurs déçus par ce coup de bluff que ce n’étaient pas eux qu’on avait voulu bluffer, mais les aventuriers. Même mes propres parents m’ont dit : « Oui, mais bon… Il y a eu un gros teaser… » Je leur ai dit qu’ils n’étaient pas possible ! (rires) Mais les aventuriers ont plongé. Pour vous dire à quel point ce coup de bluff a été magistral, c’est qu’ils n’ont pas douté une seule seconde. C’est incroyable. Ça a duré pendant deux conseils et ça a permis de sauver ma place et de m’emmener à l’orientation. C’est ça, un véritable coup de bluff.

Vous n’étiez pas la plus sportive de cette aventure. La production vous qualifie même de « frêle » dans l’une des présentations. Or, vous vous êtes très peu plainte. Aviez-vous conscience de cette force mentale avant ?

Lorsque je faisais les castings, c’était vraiment l’atout que je sortais à chaque fois. Quand je dis ça, on me regarde et on pense « ouais, une force mentale… Quand il va pleuvoir, elle va pleurer, quoi » ! Ce que je dégage n’est pas vraiment ce que je suis à l’intérieur. Après, j’avais conscience de cette force mentale, mais pas à ce point. C’est-à-dire que lorsqu’il pleuvait, il y avait des musclors en face de moi qui étaient en train de pleurer comme s’ils voulaient rentrer chez eux. Je savais que cette aventure allait être très compliquée, donc je ne me plaignais pas. Pourtant, il y a eu plein de fois où j’ai voulu craquer. Mais j’ai toujours tout gardé et je pense que c’est ma force.

Que retenez-vous de cette expérience ?

La relation que j’ai découverte avec les autres aventuriers. Je ne pensais pas garder contact aussi fortement avec tout le monde. On a vécu une aventure incroyable de dépassement de soi. C’est merveilleux de l’avoir fait. Avoir vécu une expérience où j’ai réussi à me dépasser tout en gardant mon sourire, mon côté positif, j’en suis très fière. C’est ce que je dis aux autres maintenant : « Je peux tout faire, j’ai fait Koh-Lanta ».