Une étude américaine relance les alertes : des huiles que l’on croyait neutres seraient pro-inflammatoires

Tournesol, maïs, canola, pépins de raisin… ces huiles de cuisson végétales sont présentes dans des millions de foyers. Mais une étude publiée dans la revue médicale Gut en décembre 2024 vient bouleverser leur réputation. En analysant les tumeurs de plus de 80 patients atteints de cancer colorectal âgés de 30 à 85 ans, des chercheurs américains ont constaté que ces huiles généraient une forte production de lipides bioactifs, molécules liées à deux phénomènes inquiétants : une inflammation chronique et une entrave à la guérison naturelle des tissus.

« Le cancer agit comme une blessure chronique qui ne guérit pas », explique le Dr Timothy Yeatman, du TGH Cancer Institute. Or, si l’alimentation entretient en continu cette inflammation silencieuse, les conditions idéales sont réunies pour favoriser la croissance tumorale.

Pourquoi ces huiles “végétales” posent problème selon les chercheurs

Longtemps présentées comme des alternatives plus saines au beurre ou à la graisse animale, les huiles de graines reviennent aujourd’hui dans le viseur des épidémiologistes. Ce que l’on sait désormais :

  • Elles libèrent des lipides bioactifs quand elles sont métabolisées par l’organisme.

  • Ces composés entretiennent une inflammation de bas grade dans tout le corps, un terrain reconnu propice au développement de cancers, notamment colorectaux.

  • Contrairement aux oméga-3 (présents dans l’huile d’olive ou d’avocat), ces graisses ne soutiennent pas les mécanismes de réparation cellulaires.

  • Elles sont aussi souvent présentes dans les produits ultra-transformés : plats industriels, snacks, sauces, biscuits, etc.

Et ce constat arrive dans un contexte déjà alarmant : selon une étude de la revue JAMA, le cancer du côlon pourrait devenir la première cause de mortalité par cancer chez les 20–49 ans d’ici la fin de la décennie.

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Présentes dans de nombreuses cuisines, certaines huiles végétales seraient liées à une inflammation chronique, terrain fertile pour le développement de tumeurs.

Qui est concerné et que faut-il changer dans son alimentation ?

L’étude ne condamne pas toutes les huiles de cuisson, mais elle invite à modérer leur utilisation, en particulier chez les jeunes adultes, les personnes ayant des antécédents familiaux ou un mode de vie sédentaire.

Les bons réflexes à adopter :

  • Limiter les huiles de tournesol, maïs, canola et pépins de raisin dans la cuisson à haute température.

  • Privilégier les huiles riches en oméga-3 : olive, colza non raffinée, lin, avocat.

  • Réduire la part d’aliments ultra-transformés dans le quotidien (souvent cuisinés avec ces huiles).

  • Varier les sources de gras : poissons gras, graines entières, noix et œufs de qualité.

Ce qu’il faut retenir

Sans tomber dans l’alerte excessive, ces résultats viennent rappeler une réalité bien connue en nutrition : ce n’est pas seulement ce que l’on mange qui compte, mais ce que le corps en fait. Une huile extraite d’une graine à grande échelle, chauffée, raffinée, puis stockée dans un plat industriel, n’a rien à voir avec la même graine consommée brute.

Le lien entre inflammation chronique et alimentation moderne se précise encore un peu plus. Et face à la montée inquiétante du cancer colorectal chez les jeunes adultes, il n’est pas inutile de revoir l’un des ingrédients les plus banals de nos cuisines : l’huile que l’on verse, presque machinalement, dans la poêle.

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L’étude publiée dans Gut révèle que les huiles de graines génèrent des lipides bioactifs dans les tumeurs du côlon, perturbant les mécanismes de guérison cellulaires.