Le soutien sans faille envers Israël fait de plus en plus débat en Allemagne. Berlin est, aux côtés des Etats-Unis, l’un des plus fidèles alliés de l’Etat hébreu. Les débats pourraient bien se poursuivre encore un moment, alors qu’Israël et l’Iran sont engagés dans un conflit. Un Airbus de la Bundeswehr ayant survolé la Jordanie suscite les spéculations quant à une éventuelle participation de l’Allemagne au côté d’Israël. Certains internautes se demandent si l’armée de l’air allemande soutient les forces israéliennes dans leurs attaques contre l’Iran, indique Euronews.

L’affaire commence samedi 14 juin. Ce jour-là, sur le site web Flightradar24, qui affiche toutes les trajectoires d’avions les plus divers, le signal du transpondeur d’un Airbus A400M de l’armée de l’air allemande est visible. Ce modèle, un Airbus de la Bundeswehr, peut ravitailler en vol des avions de combat. Un utilisateur du réseau social X partage une capture d’écran de la trajectoire de vol, émettant l’hypothèse que le transpondeur a été activé par erreur et que l’armée de l’air allemande veut dissimuler son implication dans les attaques d’Israël contre l’Iran. Comme le précise Euronews, d’autres utilisateurs partagent ensuite le message, ajoutant que l’Airbus pourrait être en train de ravitailler des avions de combat israéliens.

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Berlin a réagi à ces spéculations… et les a démenties. Selon le ministère de la Défense, la Bundeswehr n’est pas impliquée dans les attaques israéliennes actuelles contre l’Iran et n’a fourni aucun soutien aux forces armées israéliennes dans ce contexte. Comme le rapporte l’expert militaire et journaliste Thomas Wiegold sur son blog consacré à la politique de défense, un porte-parole du ministère de la Défense a indiqué dimanche 15 juin que « l’Allemagne n’est pas impliquée dans la campagne militaire actuelle ».

La France affirme également ne pas être impliquée. Paris n’a participé à aucune « opération défensive » d’Israël face à la riposte iranienne car « elle n’a pas été sollicitée », a déclaré dimanche Emmanuel Macron. La France n’a pas « à ce stade » mobilisé ses moyens militaires pour aider Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire, a lui aussi indiqué dimanche le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sur RTL.

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Emmanuel Macron a toutefois affirmé vendredi 13 juin que la France pourrait participer « aux opérations de protection et de défense » d’Israël en cas de « représailles » menées par Téhéran aux frappes israéliennes sur son sol, si elle est « en situation de le faire ». Lors de précédentes frappes iraniennes sur Israël, en avril 2024, Paris avait participé à l’interception de drones et missiles iraniens. Mais les relations entre Paris et Tel-Aviv se sont dégradées depuis le début du blocus humanitaire israélien sur Gaza.

« L’Allemagne continuera à soutenir l’Etat d’Israël »

Dimanche, le chancelier allemand Friedrich Merz a souligné que l’Iran ne devait « jamais disposer d’armes nucléaires », lors d’un entretien avec le sultan d’Oman. Selon lui, Israël « a le droit » de se défendre face à la « menace existentielle » que constitue « le programme nucléaire militaire iranien ». Le chancelier allemand a par ailleurs annoncé un renforcement de la protection des sites israéliens et juifs en Allemagne, dans l’éventualité où ils seraient visés par l’Iran.

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Le 4 juin, le ministre conservateur Johann Wadephul avait défendu devant les députés le soutien de son pays à Israël au cours d’une séance marquée par des incidents. « L’Allemagne continuera à soutenir l’Etat d’Israël, y compris par des livraisons d’armes », avait alors déclaré le chef de la diplomatie allemande au Bundestag. Friedrich Merz a toutefois récemment menacé le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou de ne plus continuer à le soutenir en raison de l’intensification de l’offensive de l’armée israélienne à Gaza.