Le réseau s’est agrandi, mais il reste une marge de progression pour atteindre les 25 000 logements chauffés grâce au grand incinérateur basé à Rillieux. Walter Roy, le directeur de Plateau Nord Énergie, filiale à 100 % d’Engie, le concède, mais se tourne plutôt vers l’avenir : « Il reste du potentiel pour développer le réseau sur trois ans ».
Depuis les années 90, de nombreux bâtiments de Rillieux-la-Pape bénéficient de ce réseau de chaleur alimenté en grande partie par le grand incinérateur de déchets, qu’on préfère appeler UTVE (usine de traitement et de valorisation énergétique). C’est d’ici que les gros tuyaux démarrent. Au fil des ans, les antennes de ce réseau se sont allongées jusqu’au 4 e arrondissement lyonnais. La chaleur y est acheminée, ce qui permet à des milliers de personnes d’être chauffées à peu de frais.
252 abonnés dans cinq communes
Selon Walter Roy, il s’agit du réseau le moins cher de la Métropole de Lyon. Surtout, il économise une quantité considérable de CO2 : selon le directeur, sur l’année 2024, cela représente 20 000 tonnes en moins rejetées dans l’atmosphère par rapport à une alimentation au gaz.
Ces tuyaux alimentent des stations, des échangeurs qui remplacent les chaudières, en majorité des copropriétés, mais aussi des infrastructures tel que l’hôpital de la Croix-Rousse. Cela représente 252 abonnés dans cinq communes. Mais pas encore les 25 000 logements escomptés à court terme en octobre 2022.
Exit les grandes cuves
À la même période, le représentant de la filiale d’Engie (l’ancien directeur du Plateau Nord Énergie) annonçait aussi l’implantation d’immenses cuves d’une capacité de 6 000 m³, destinées à emmagasiner de la chaleur et à la restituer lors de pics de demande, le matin et le soir. Ce devait être le « plus grand stockage aérien prévu en France ». Trois ans plus tard, le nouveau directeur indique que cela n’a pas été réalisé « en raison de difficultés administratives ».
Alors, quoi de neuf ? Le pilotage du réseau s’est amélioré. Il n’y a pas eu d’incident majeur depuis deux ans, pas de rupture d’approvisionnement. Si on compare les chiffres délivrés il y a trois ans à ceux d’aujourd’hui, le gaz et le bois complètent pour une part un peu plus importante l’alimentation du réseau.
Un hypercondenseur à venir
En revanche, une économie supplémentaire est réalisée grâce à un nouvel équipement qui sera réellement mis en service cet automne. Un hypercondenseur qui récupère l’énergie des fours à bois. Un peu plus de chaleur fatale qui n’est pas perdue.