Yovan Delourme, dit Le Jarl, a été placé en garde à vue ce jeudi 18 juin au matin. Selon nos informations, l’ancien responsable de la sécurité du 1988 est actuellement entendu sur l’absence de conformité administrative de la discothèque du Colombier. Pour rappel, le 8 mars dernier, Le Jarl et ses agents étaient intervenus de façon musclée en marge d’une rave-party illégale organisée dans des locaux vides au-dessus de la boîte de nuit. Des vidéos montrant des gazages à la bombe lacrymogène et des actes de violence réalisés par un videur du 88 avaient circulé sur les réseaux sociaux. La polémique avait enflé pendant des semaines.

La boîte de nuit avait été fermée pendant un mois par la préfecture et trois enquêtes avaient été ouvertes par le procureur de la république. La première pour intrusion dans les locaux vides. La deuxième pour « le comportement des agents du service de sécurité de l’établissement 1988 Club lors de ces incidents ». Et la troisième pour « la conformité de l’existence de ce service, du recrutement et de la formation des membres de ce dernier, avec la réglementation. » C’est donc sur ce troisième volet que le Jarl est entendu ce mercredi 18 juin.

Le Jarl « confiant sur les suites judiciaires »

Frédéric Teillet, procureur, confirme la garde à vue et explique qu’il donnera des précisions plus tard. Quant à l’avocat de l’intéressé, il ne souhaite pas s’exprimer à ce stade sur cette affaire. Une source dans l’entourage du Jarl ajoute cependant « Le Jarl est confiant sur les suites judiciaires de cette affaire. Cela fait des semaines qu’il prépare sa garde à vue avec son avocat. » Une autre source proche du dossier rappelle : « Il n’était qu’un simple salarié du 1988. D’ailleurs, son ancien patron, Sébastien Bétin a lui aussi été entendu sous le régime de la garde à vue il y a quelques semaines pour les irrégularités administratives. »

Il n’était qu’un simple salarié du 1988

Comme le révélait Le Télégramme en avril dernier, Le Jarl ne détenait pas les autorisations nécessaires à l’exercice de la profession de videur. Geneviève Biscaro, la directrice de cabinet du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), expliquait dans nos colonnes : « Yovan Delourme ne détient pas d’autorisation pour exercer une activité de sécurité privée telle que réglementée par le Livre VI du code de la sécurité intérieure. Pour travailler comme agent de sécurité en France, il faut obtenir une autorisation préalable pour suivre une formation. La carte professionnelle n’est délivrée qu’après une enquête administrative auprès de la police et de la justice. »

Condamné en appel pour pratique commerciale trompeuse

Le lundi 10 mars dernier, la Cour d’appel du tribunal correctionnel de Rennes avait condamné Yovan Delourme pour pratique commerciale trompeuse. La justice avait estimé qu’entre le 3 octobre 2020 et le 14 mai 2021, Yovan Delourme, notamment grâce à la diffusion d’informations sur les réseaux sociaux, qui laissaient penser qu’il était le coach de sa salle de MMA, alors qu’il était dépourvu de tout diplôme l’autorisant à exercer des activités d’enseignement, animation ou encadrement d’activité physique ou sportive ainsi qu’à entraîner des pratiquants. Cette diffusion relevait d’une « pratique commerciale trompeuse reposant sur des indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur portant sur les qualités substantielles du service