Des déclarations vindicatives, au sixième jour d’une confrontation militaire entre l’Iran et Israël. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé ce mercredi, dans une déclaration lue à la télévision d’État, que son pays ne se rendrait pas, alors qu’une confrontation militaire fait rage avec son ennemi juré.
Le guide suprême réagissait aux menaces du président américain Donald Trump, un allié d’Israël, qui a appelé mardi l’Iran « à capituler sans conditions » et affirmé que les États-Unis pouvaient le tuer.
« La nation iranienne s’oppose fermement à une guerre imposée, tout comme elle s’opposera fermement à une paix imposée. Cette nation ne se rendra jamais à l’imposition de qui que ce soit », a affirmé l’ayatollah Khamenei. Il a également souligné que « ceux qui connaissent l’histoire de l’Iran savent que les Iraniens ne réagissent pas bien aux menaces ».
Ali Khamenei a également déclaré qu’Israël a commis une énorme erreur et sera puni pour celle-ci. Il a affirmé que « le peuple n’oubliera pas le sang des martyrs ni l’attaque contre son territoire ».
Les propos « inacceptables » de Trump
« Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera assurément des dégâts irréparables », a ajouté le dirigeant au pouvoir depuis 1989, au lendemain de l’appel de Donald Trump à une « capitulation sans condition » de l’Iran. L’ayatollah a fustigé les propos « inacceptables » du président américain.
« Dans une déclaration inacceptable, le président américain a explicitement exhorté les Iraniens à se rendre », a souligné l’ayatollah Khamenei, ajoutant : « les menaces n’influeront pas sur le comportement (…) de la nation iranienne ».
Les États-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, « savent exactement où se cache » Ali Khamenei, mais ne comptent pas le tuer, « pour le moment », avait aussi averti Donald Trump, sur son réseau Truth Social.
L’intervention directe des États-Unis est une éventualité qui alimente les spéculations, alors que le pays détient notamment une puissante bombe anti-bunker à même de détruire les sites iraniens nucléaires profondément enfouis.
L’ayatollah Ali Khamenei s’est peu exprimé publiquement depuis le début du conflit vendredi. Il avait pris la parole lors d’un discours télévisé au premier jour des hostilités.
De nouvelles frappes
Dans le même temps, l’Iran et Israël ont continué d’échanger des frappes de missiles, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçant la destruction par Israël de deux bâtiments où « étaient fabriqués des composants de centrifugeuses », à Karaj près de Téhéran.
Affirmant disposer de renseignements prouvant que l’Iran s’approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque sans précédent contre son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire.
L’Iran, qui dément fabriquer l’arme nucléaire, a proclamé son intention de riposter à la « guerre » lancée par Israël, qu’il a accusé d’avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington. Selon des responsables américains, Donald Trump n’a pas encore pris de décision et garde toutes les options sur la table.
Depuis le début du conflit entre Israël et l’Iran, 224 personnes ont été tuées en Iran, selon le dernier bilan du ministère de la Santé, et 24 en Israël, d’après le gouvernement.
Ce mercredi avant l’aube, « plus de 50 avions » de combat ont bombardé « une installation de production de centrifugeuses à Téhéran » et « plusieurs sites de fabrication d’armes dont des installations de production de matières premières et de composants utilisés pour assembler des missiles sol-sol », a indiqué l’armée israélienne. Selon l’AIEA, outre les deux bâtiments de centrifugeuses détruits, un édifice du Centre de recherche de Téhéran, produisant également des pièces de ces machines, a été touché par les frappes israéliennes.