Jusqu’où va aller l’escalade ? Depuis une semaine et la première attaque d’Israël sur l’Iran, la tension ne fait que monter, impliquant le monde entier, le G7 et principalement les Etats-Unis avec un Donald Trump particulièrement impliqué qui menace directement l’ayatollah Ali Khamenei d’intervenir et demande la capitulation sans condition de l’Iran.
Si, pour le moment, les Etats-Unis n’ont pas directement agi dans la région, le pays a dit renforcer son « dispositif défensif » sur place en y envoyant son porte-avions l’USS Nimitz sur place. Une information confirmée par le site Marine Traffic qui montre que le vaisseau, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l’ouest et prend la direction du Moyen-Orient. Il devrait y rejoindre l’USS Carl Vinson et l’USS Thomas Hudner déjà déployés dans la région.
Un aéroport flottant monté sur une centrale nucléaire
Une manière sans doute de faire monter la pression dans le camp d’en face tant le Nimitz est un sacré client. Nommé en l’honneur de l’amiral Chester W. Nimitz, commandant de la flotte américaine du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, il est le deuxième plus grand porte-avions de la flotte américain derrière l’USS Gerald R. Ford et considéré comme l’un des plus puissants navires de guerre au monde.
Mis en service en 1975, il est long de 332 mètres (soit la taille de la tour Eiffel avec son antenne, ou trois terrains de football selon l’étalon que l’on préfère) et large de 77 mètres au niveau de son pont d’envol. En taille, il surpasse en taille, et de loin, notre fleuron national, le Charles-de-Gaulle qui ne mesure « que » 261,5 mètres de long pour 64,36 mètres de large.
Propulsé par deux réacteurs nucléaires qui peuvent fournir jusqu’à 2.200 MW (de quoi alimenter 200.000 foyers), il peut atteindre la vitesse de 30 nœuds (55,56 km/h), c’est trois nœuds de plus que le Charles-de-Gaulle et supérieur à beaucoup de sous-marins. Les sous-marins de la classe Suffren, par exemple, ont une vitesse maximale de 25 nœuds (46,3 km/h). Avec ses quatre turbines à vapeur actionnant autant d’hélices, il peut développer jusqu’à 260.000 chevaux.
Une puissance démentielle pour lancer jusqu’à 90 avions
Toute cette puissance lui permet un déplacement jusqu’à 100.000 tonnes. Cela signifie que, lorsque le navire est totalement rempli (avec son équipage, ses avions, ses munitions, son carburant, ses vivres et tout ce dont il a besoin pour opérer), il pèse l’équivalent de 100.000 tonnes métriques d’eau déplacée. Un chiffre difficile à se figurer mais pour comparaison, le déplacement du Charles-de-Gaulle est de 42.500 tonnes « seulement ». Un beau bébé, on vous dit.
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Toute cette puissance n’est pas déployée que pour impressionner. Le porte-avions permet le déplacement d’avions et d’hélicoptères, 60 aéronefs (et jusqu’à 90 selon la configuration) qui décollent depuis son pont de 18.200 m2. Ses quatre catapultes à vapeur peuvent lancer un avion de 21 tonnes à 265 km/h en deux secondes et sur 97 mètres avec la capacité d’un lancement toutes les 30 à 45 secondes.
Un hangar, un arsenal et… une petite ville flottante
Tous ces avions sont entretenus et vérifiés dans un hangar, sous le pont de 208 mètres de long, 33 mètres de large et 8 mètres de haut.
Dans la coque toujours, on trouve 44 entrepôts qui peuvent stocker 4.000 tonnes de bombes et 8.500 tonnes de carburant pour les aéronefs. De retour sur la coque, on trouve quarante lance-missiles, trois canons et quatre mitrailleuses et toute une flopée de radars qui peuvent scanner les alentours jusqu’à 400 kilomètres à l’horizontale et 45 kilomètres d’altitude.
Ce monstrueux attirail est géré par 6.000 navigants à bord. Outre les marins, ingénieurs, techniciens et pilotes, c’est une véritable petite ville qui se déploie sous le pont de l’USS Nimitz avec : un hôpital, des cafétérias, des bibliothèques, des cuisines, une blanchisserie, une boulangerie, une station météorologique, un cinéma, une caserne de pompiers, une chapelle, deux supermarchés, un gymnase, un salon de coiffure, un bureau de poste, des ascenseurs géants, etc.