À peine une heure de réunion, pas plus d’une vingtaine de personnes présentes mais un événement qui n’en finit plus de faire couler de l’encre. La déclaration de candidature de Nicolas Salsou, le vendredi 13 juin, a décidément créé pas mal d’émoi.

Alors qu’il était encore directeur de cabinet d’Hélène Bill, maire de La Garde, rappelons que celui-ci a annoncé se présenter aux élections municipales de 2026 dans la cité du Rocher, sous l’étiquette du Rassemblement national.

Un mélange des genres qui a fait grand bruit en fin de semaine dernière… et qui continue de faire causer.

Cette fois, c’est un « collectif » d’une cinquantaine de patrons de l’Afuzi, l’Association des entreprises du parc d’activité de Toulon-Est, qui réagit.

En cause: le fait que le RN ait pu utiliser les locaux de la structure, au 1041 avenue de Draguignan, à La Garde, pour présenter son nouveau poulain.

« On a un devoir de neutralité »

« Ça nous a profondément choqués parce que l’Afuzi a un devoir d’éthique et de neutralité », pose Philippe Garcia, gérant de Centre Inovar et porte-parole des mécontents. « On travaille toute l’année avec des collectivités et, notamment pour cette raison, on n’aurait jamais dû louer une salle au Rassemblement national. Pas plus qu’à une autre formation politique d’ailleurs ».

Structure créée en 1975 pour servir de « courroie de transmission » entre les collectivités locales et les entreprises, et ainsi améliorer le développement économique, l’Afuzi n’est pas habituée à ce genre de polémique.

Sa présidence avancerait-elle discrètement ses pions, histoire d’anticiper l’issue du scrutin municipal de l’an prochain?

« Pas du tout », jure Pierre Grech, élu à la tête de l’association… deux jours avant la fameuse réunion. « Seulement, une société d’événementiel nous a loué notre salon sans nous expliquer ses motivations. On ne savait pas qu’il s’agissait du Rassemblement national. Mais il faut dire aussi que si on avait été au courant avant, nous aurions quand même été obligés d’accepter. »

Bientôt un règlement intérieur

Ainsi, d’après le directeur général de la société immobilière toulonnaise qui porte son nom, « refuser de louer une salle sous des motifs syndicaux, religieux ou politiques est discriminatoire et peut-être passible de 45.000 euros d’amende. C’est le cas s’il n’y a pas une base réglementaire permettant le contraire ».

Dont acte. Pierre Grech, qui dit tenir à « la neutralité politique » de l’Afuzi, s’est mis en tête de « rattraper la situation ». Comment? En rédigeant un règlement intérieur, qui graverait ce principe dans le marbre pour les locations de salles.

Et qui couvrirait juridiquement l’association en cas de tentative de récidive par un parti ou un autre.

Le cas Sandra Torres

Reste un problème, pour Philippe Garcia et les autres membres du collectif. « Dans le nouveau bureau, il se trouve que la trésorière est Sandra Torres, élue municipale à La Seyne mais qui a surtout été récemment condamnée par la justice. Lui confier les finances de l’association est étonnant… »

Condamnée en première instance pour « escroquerie en bande organisée » dans une vaste affaire de fraude à la formation professionnelle, Sandra Torres a écopé de six mois de prison avec sursis, 5.000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité.

La Seynoise a fait appel de la décision.