Alors que l’Europe s’engage dans une montée en puissance militaire sans précédent, Der Spiegel s’interroge : la paix peut-elle être garantie par l’armement massif ? Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les budgets de défense explosent, dopés par une crainte existentielle. L’Allemagne, autrefois réticente, investit désormais des milliards dans son armée, un changement qualifié de “tournant historique”. “Les vulnérabilités sont énormes : l’Europe est largement dépourvue de missiles, de défense aérienne, de cyberdéfense et de satellites. Pendant des décennies, pratiquement tout a été négligé, ignoré ou laissé aux Américains”, résume le magazine. Il a d’ailleurs choisi de consacrer son dossier de Une à ces questions et de représenter Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, au côté de Friedrich Merz, qui devrait être le prochain chancelier allemand, tous les deux en treillis militaires.
Berlin, longtemps frileux sur les questions militaires, a basculé dans une logique de réarmement à marche forcée. L’Allemagne s’apprête à consacrer 100 milliards d’euros à sa Bundeswehr, une somme inédite. Les autres nations européennes suivent cette dynamique, renforçant leurs arsenaux dans un climat de tensions croissantes avec Moscou. “Les fabricants d’armes se préparent à la plus grande explosion des armements depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”, prévient Der Spiegel.
Retards accumulés et manque d’unité européenne
Alors que Berlin et ses alliés débloquent des milliards, la stratégie reste incertaine. “L’Allemagne a besoin d’une stratégie pour les drones”, insiste Marco Gumbrecht de chez Airbus. Les militaires hésitent entre avions pilotés et essaims de drones autonomes, tandis que le programme européen FCAS, censé révolutionner l’aviation de combat, piétine.
À Bruxelles, Ursula von der Leyen pousse à une défense commune : “Nous devons créer un marché européen de l’armement.” La Commission propose des financements pour inciter les États à acheter ensemble, mais les rivalités persistent.
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