La Défense civile a annoncé dans un nouveau bilan que 21 d’entre elles étaient venues chercher de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.
La Défense civile de Gaza a annoncé que 72 personnes, dont 21 venues chercher de l’aide humanitaire, avaient été tuées par l’armée israélienne jeudi 19 juin dans le territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.
Six personnes ont été tuées alors qu’elles attendaient de l’aide près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et 15 autres dans le corridor de Netzarim, dans le centre de Gaza, où des milliers de personnes viennent chaque jour dans l’espoir de recevoir de la nourriture, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Selon lui, 51 autres personnes ont été tuées ce jeudi lors de neuf frappes israéliennes distinctes dans la ville de Gaza et le nord du territoire palestinien assiégé.
Israël a imposé début mars au territoire un blocus humanitaire, partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington et Israël, au financement opaque, a commencé à distribuer de l’aide fin mai, mais ses distributions ont été marquées par des scènes chaotiques et meurtrières.
«Nous n’avons pas pu les aider, ni même nous échapper»
Depuis lors, 397 personnes ont été tuées et plus de 3000 autres blessées en tentant d’atteindre les points de distribution d’aide à Gaza, selon le dernier bilan actualisé du ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.
Concernant l’incident de Netzarim, l’armée israélienne a indiqué à l’AFP que ses soldats avaient tiré des «coups de semonce» sur des «suspects» qui s’approchaient d’eux, mais qu’elle n’avait «pas connaissance de blessés».
Bassam Abu Shaar, un déplacé palestinien, a déclaré à l’AFP que des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans la nuit dans l’espoir de récupérer des vivres sur le site de distribution d’aide géré par la GHF près de Netzarim, avant son ouverture dans la matinée. «Vers 1h du matin, ils ont commencé à nous tirer dessus. Les tirs provenant de chars, d’avions et de bombes lancées par des drones se sont intensifiés», a-t-il déclaré à l’AFP par téléphone.
Il affirme avoir vu des morts et des blessés gisant au sol à quelques pas du centre de la GHF. «Nous n’avons pas pu les aider, ni même nous échapper», a-t-il ajouté, affirmant s’être trouvé piégé au milieu d’une foule dense. Les victimes ont été transportées vers les hôpitaux Al-Awda et Al-Aqsa, dans le nord et le centre du territoire, selon la Défense civile.