L’une des Yamaha du team Pramac reviendra à Toprak Razgatlioglu la saison prochaine, c’est désormais une certitude. Maintenant que ce doute a été levé après des semaines de spéculations sur le sujet, il reste à éclaircir un autre point, loin d’être anodin : l’identité de celui que le Turc va remplacer. Ce choix sera fait « avant la pause estivale » selon le patron du programme Yamaha, Paolo Pavesio.

Interrogé par le site officiel du MotoGP à la veille des premiers essais au Mugello, l’Italien a précisé : « Quand quelqu’un arrive, il faut lui faire de la place, ça n’est pas quelque chose que l’on veut faire mais qui fait partie du jeu et qui fait partie du sport. Nous voulons aussi donner un peu plus de temps aux deux pilotes pour mener une évaluation complète, avant ensuite de faire un choix et de faire une proposition très probablement à l’un des deux. »

« Ce que nous voulons, c’est leur apporter à tous les deux le mieux que nous pouvons en termes de soutien et si nous sommes en position de prendre une décision, nous ferons nos évaluations et déciderons. Nous ne sommes pas pressés, mais nous savons aussi qu’une décision doit être prise avant la pause estivale, y compris pour eux. »

Miguel Oliveira a beau avoir un contrat de deux ans en poche, il sait pertinemment que la valeur de tels accords est extrêmement limitée et il estime donc n’avoir pas plus de certitude que son actuel coéquipier pour la suite. « Il n’y a pas de garantie. Ça dépend de la décision de Yamaha », a affirmé le pilote ce jeudi, alors qu’il vient d’arriver en Toscane pour le GP d’Italie.

Et lorsqu’il lui a été fait remarquer qu’il ne s’attendait sans doute pas à cela en signant un contrat de deux ans, le Portugais a poursuivi : « Exactement, mais c’est comme ça. Le MotoGP est un monde de haute performance et j’ai eu une blessure qui m’a empêché de performer, mais soit je reste bloqué là-dessus, soit je vais en piste et je démontre ce que je vaux. J’ai choisi la deuxième option et je ne veux pas tomber dans les excuses ou le fait de débattre pour savoir si c’est juste ou pas. Je ne veux pas aller vers ça, juste aller en piste et faire mon boulot. »

Miguel Oliveira a manqué plusieurs courses sur blessure cette saison.

Miguel Oliveira a manqué plusieurs courses sur blessure cette saison.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

La perspective qu’Oliveira puisse éventuellement devoir laisser sa place alors qu’il est censé être sous contrat jusque fin 2026 a fait réagir ces derniers jours, semblant faire écho à quelques situations observées ces dernières années, ainsi qu’à celle du pilote Moto2 Sergio García, qui cette semaine, a été remplacé par l’équipe MSi Racing après un début de saison éprouvant.

Paolo Pavesio précise néanmoins qu’il existe une clause de performance dans le contrat du Portugais, ce qui sous-entend que toute séparation serait donc parfaitement en règle : « Oui, Miguel a un contrat qui comporte des options. Ce que je peux dire à ce sujet, c’est que son avenir est toujours un peu entre ses mains. »

« Le sujet des clauses est délicat quand il s’agit de prolonger un accord ou de faire en sorte qu’il s’applique sur la base de critères devant se vérifier à une certaine date… Parfois, en sports mécaniques, la manière dont on obtient un résultat est assez relative », a rebondi Oliveira sur cette question, sans toutefois afficher la moindre amertume. « Comme je l’ai dit, la balle est désormais vraiment dans le camp de Yamaha et je pense que quoi que je dise, ça n’influencera rien. Je mets ma concentration sur la piste, le travail au stand et le fait de faire de mon mieux. »

« Je suis au courant de ma situation mais dans le même temps, je connais aussi ma valeur en tant que pilote et où ma place est, à savoir en MotoGP. Je pense que, plus que vous parler de ça, il faut que j’aille en piste, que je mette les gaz et on verra comment ça se passe », a ajouté le pilote de 30 ans, victorieux cinq fois depuis son arrivée dans la catégorie MotoGP, en 2019.

La deadline de Miller ? Valence !

Jack Miller a le même âge, une victoire de moins mais désormais dix ans d’expérience au plus haut niveau. Il n’a qu’un contrat d’un an, mais semble avoir les mêmes chances que son coéquipier pour conserver sa place.

Habitué à ce genre d’incertitude, l’Australien a affiché le même stoïcisme que son acolyte ce jeudi. « Je n’ai jamais eu autant de téléphones devant moi de toute l’année ! Vous voulez donc savoir quelque chose, malheureusement je n’ai rien pour vous ! », s’est-il même amusé en arrivant à son point presse. A-t-il une deadline ? « Valence, cette année ! Comme ça, je sais ce que je ferai l’année prochaine. »

Voilà qui traduit une certaine quiétude chez Miller, ou tout du moins l’habitude de devoir faire face à ce type de situation pour un pilote qui a pratiquement toujours évolué avec des contrats d’un an. Seulement, il tient à sa place. Interrogé sur les rumeurs qui le disent en train d’explorer ses options en WorldSBK, il a ainsi expliqué : « Sans rien vouloir enlever à ces gars-là, je pourrais aller en Superbike et gagner plus d’argent. Mais je ne suis pas ici pour ça, je suis ici pour essayer de courir face aux meilleurs au monde. »

Jack Miller

Jack Miller

Photo de: Noushad Thekkayil – NurPhoto – Getty Images

« Et, encore une fois sans vouloir rien enlever à personne, quand je dis ‘les meilleurs’, j’entends les motos les plus puissantes qu’on puisse piloter, avec les meilleurs freins, et tout ce qu’il y a de mieux. C’est ce que j’aime faire. Je ne dis pas que je n’aime pas les Superbikes, j’adore les regarder. […] Mais on va d’abord explorer des options ici, car je n’ai pas le sentiment que mon temps en tant que pilote MotoGP soit fini, j’ai le sentiment de m’améliorer avec le temps. »

Faut-il entendre entre les lignes qu’il a des offres sur la table pour courir en WorldSBK ? « J’en ai eu, c’était aussi notre boulot l’année dernière. Ça n’est pas une situation nouvelle pour moi, c’est juste que ça recommence 12 mois plus tard ! Je ne suis pas stressé. »

Et Jack Miller d’ajouter  : « J’ai le sentiment de faire du mieux que je peux. Évidemment, on peut toujours s’améliorer et je suis ouvert à toute suggestion de la part de tout le monde pour essayer de m’améliorer en tant que pilote et me développer au sein de l’équipe. Mais je me sens bien. Je me sens mieux qu’il y a 12 mois, ça c’est sûr, beaucoup mieux. »

« C’est bien d’être compétitif, d’avoir des discussions avec des constructeurs, d’être désiré, mais j’aime être là où je suis. Pramac m’a donné l’opportunité de montrer à nouveau ce dont je suis capable alors je suis reconnaissant. Peu importe ce qui se passe ensuite, je suis extrêmement reconnaissant envers Yamaha et Pramac pour cette opportunité. »

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Dans cet article

Léna Buffa

MotoGP

Jack Miller

Miguel Oliveira

Yamaha Factory Racing

Pramac Racing

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