Vladimir Poutine, ici lors d’une rencontre au Forum économique international de Saint-Pétersbourg en Russie, le 18 juin 2025.

ALEXEY DANICHEV / AFP

Vladimir Poutine, ici lors d’une rencontre au Forum économique international de Saint-Pétersbourg en Russie, le 18 juin 2025.

INTERNATIONAL – Le conflit entre Israël et l’Iran n’a commencé que depuis six jours, mais Vladimir Poutine semble déjà bien plus enclin à le résoudre qu’il ne l’a fait en plus de trois ans de guerre entre son pays et l’Ukraine.

Le président russe a ainsi estimé ce jeudi 19 juin qu’une « solution » qui pourrait convenir à Israël et l’Iran, pays allié de la Russie, pouvait être « trouvée », assurant que les frappes israéliennes ne faisaient que « consolider » le soutien de la population iranienne au pouvoir.

« C’est une question délicate, et il faut bien sûr être très prudent, mais à mon avis, dans l’ensemble, une solution peut être trouvée », a déclaré le président russe lors d’un échange avec des représentants d’agences de presse étrangères, au sujet d’une éventuelle issue diplomatique au conflit.

« À l’heure actuelle, nous constatons qu’en Iran (…) il y a tout de même une consolidation de la société autour des dirigeants politiques du pays », a-t-il estimé au cours de cette table ronde organisée à Saint-Pétersbourg.

Marque de son implication dans le conflit, Vladimir Poutine était même allé jusqu’à proposer la médiation de son pays vendredi, au premier jour du conflit déclenché par les frappes israéliennes contre l’Iran. Une offre réitérée mercredi par le Kremlin « pour faire avancer le dialogue » entre les deux pays, ennemis jurés.

100 jours

Mais sa proposition avait été fraîchement accueillie par l’Union européenne, Bruxelles estimant que la Russie ne pouvait « pas être un médiateur objectif ». Le président américain, qui s’était d’abord dit « ouvert » à une telle suggestion, a changé de ton mercredi. « Il a proposé de faire le médiateur, j’ai dit “Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d’abord, ok ? Tu peux t’occuper de ça (le conflit au Moyen-Orient, ndlr) plus tard” », a déclaré Donald Trump.

Le président russe a aussi été interrogé ce jeudi par la presse sur la guerre en Ukraine et une éventuelle installation de la paix dans la région. « Il faut trouver une solution qui, non seulement mette fin au conflit actuel, mais qui crée également les conditions nécessaires pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à long terme », a répondu Vladimir Poutine, sans donner plus de détails, laissant une nouvelle fois l’impression qu’il repousse sans cesse le sujet.

L’Ukraine a d’ailleurs reproché ce jeudi à la Russie de refuser depuis cent jours les appels au cessez-le-feu, lancés à l’initiative des États-Unis, pour mettre fin à ces trois années de guerre. « Cela fait exactement cent jours que l’Ukraine a accepté sans condition la proposition de paix des États-Unis pour un cessez-le-feu total, l’arrêt des tueries et l’ouverture d’un véritable processus de paix. Et cela fait exactement cent jours que la Russie rejette cette première étape fondamentale vers la paix », a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères Andriï Sybiga dans un communiqué.