l’essentiel
L’expo Destins Croisés, dans la salle des Consuls, la chapelle Saint-Martial et à la chapelle des Pénitents Bleus à Narbonne, évoque jusqu’au 31 août les dialogues ou les oppositions dans les travaux de quatre immenses créateurs. Dora Maar, Pablo Picasso, Salvador Dali et Juan Miró, des artistes dont on a tous vu des œuvres sans vraiment comprendre qu’ils se sont rencontrés, aimés, influencés, jalousés ou haïs.
C’est un véritable tour de force que les équipes de la culture de la Ville ont réussi en organisant cette exposition dont le contenu est, à la fois, impressionnant de variété et de pure valeur marchande. C’est « grâce à la confiance que nous font des collectionneurs privés de Belgique, d’Allemagne ou de Hollande », confie Jean-Christophe Hubert, le commissaire de l’exposition, « que nous avons pu réunir ici ces œuvres. Une partie rentre d’Istanbul. Isabelle Vanderhoof, directrice de la culture, voulait mettre l’accent sur l’Espagne et souhaitait aussi qu’on mette la femme en évidence. Dora Maar tombait sous le sens. Avec la spontanéité de Miró, l’inventivité de Picasso et la technique réaliste de Dali, tout est réuni à Narbonne pour la première fois ».
Quatre artistes majeurs
Yves Penet, adjoint à la Culture de la Ville de Narbonne, a, lors du vernissage mercredi 18 juin, évoqué les axes de l’exposition de « ces quatre géants pour lesquels on ne peut, tant ils sont grands, définir un ordre, ne serait-ce que pour les nommer. Il y a l’Espagne, certes, mais aussi la femme : la muse Dora Maar, Miró le fidèle, Dali le soumis et Picasso le consommateur ». Plus de 100 pièces réunies en trois lieux, la salle des Consuls et les chapelles des Pénitents Bleus et Saint-Martial, se regardent, s’éclairent les unes les autres. Des dessins de Dora Maar réalisés pendant que Picasso peignait Guernica, un dessin de Dali préparatoire aux montres molles, la seule série au monde complète des huit céramiques sur la tauromachie de Picasso, entre autres, sont présentées au public du 19 juin au 31 août.
« Picasso est communiste, moi non plus… »
Amour, inspiration, influence, amitiés ou rivalité, le sentiment est un des moteurs de l’art et de la création. Gainsbourg s’est d’ailleurs inspiré par une phrase de Dali parlant de Picasso pour créer son tube « Je t’aime moi non plus » : « Picasso est espagnol, moi aussi. Picasso est un génie, moi aussi. Picasso est communiste, moi non plus… ».
Dans les trois semaines de classe qui restent avant les vacances d’été, ce sont déjà 400 élèves qui sont inscrits sur les créneaux horaires qui leur ont été proposés. On peut penser qu’ils sauront faire venir leurs parents. Quatre artistes majeurs, plus de cent œuvres originales présentées dans trois lieux d’expositions : de quoi voir plusieurs fois cette exposition qui est entièrement gratuite.
Organisée en partenariat avec CMMN Kiddo, l’exposition Destins croisés est visible jusqu’au 31 août, au palais-musée des Archevêques, en salle des Consuls et à la chapelle des Pénitents-Bleus, tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h.