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« L’Iran ne veut pas parler à l’Europe. Ils veulent parler à nous. L’Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet », a déclaré Donald Trump ce vendredi 20 juin. (Photo d’illustration)
INTERNATIONAL – Donald Trump renvoie de nouveau les Européens hors des discussions. Alors que les chefs de la diplomatie de l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne ont rencontré ce vendredi 20 juin à Genève leur homologue iranien Abbas Araghchi, le président américain a balayé toute possibilité de voir les Européens peser dans la guerre et dans les négociations entre l’Iran et Israël.
« Ils n’aident pas, non. L’Iran ne veut pas parler à l’Europe. Ils veulent parler à nous. L’Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet », a déclaré le président américain depuis le New Jersey.
Des propos qui rentrent en contradiction avec ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, plus tôt ce vendredi. « Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec le groupe E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l’Union européenne », a déclaré Abbas Araghchi après sa rencontre avec les diplomates européens à Genève. L’Iran est prêt à « envisager » un retour à la diplomatie « une fois l’agression » israélienne « stoppée », a-t-il également affirmé.
Des Européens pourtant optimistes
« Le résultat positif aujourd’hui est que nous quittons la salle avec le sentiment que l’Iran est fondamentalement prêt à continuer à discuter de toutes les questions importantes pour nous, Européens », a quant à lui déclaré le ministre allemand Johann Wadephul.
De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a déclaré que les Européens étaient « désireux de poursuivre les discussions et les négociations en cours avec l’Iran ». Et, a-t-il ajouté, « nous exhortons l’Iran à poursuivre ses discussions avec les États-Unis ».
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé quant à lui qu’il ne pouvait y avoir « de solution définitive par la voie militaire au problème du nucléaire iranien ».
« L’intervention des États-Unis ne sera peut-être pas nécessaire »
Comme à son habitude ses derniers jours, Donald Trump a également continué à laisser planer le doute sur une possible intervention américaine en Iran, affirmant que le délai de deux semaines – qu’il a lui même fixé – était un « maximum », et que « l’intervention des États-Unis ne sera peut-être pas nécessaire ».
« Nous avons parlé à l’Iran et nous verrons ce qui se passera », a également déclaré le président américain, qui a de nouveau réfuté les affirmations de ses services de renseignements, et notamment une déclaration sous serment de la directrice du renseignement en mars dernier, Tulsi Gabbard, qui affirmait que les États-Unis continuaient de penser que Téhéran ne travaillait pas à la fabrication d’une arme nucléaire. « Alors mes services de renseignement ont tort. […] Elle a tort », a-t-il répété ce vendredi.