Vous avez eu trop chaud ces derniers jours ? Le « pire » est à venir. Ce samedi sera, en effet, le jour le plus intense de cet épisode précoce de fortes chaleurs à l’échelle du pays entier. 16 départements ont été placés, dès vendredi, en vigilance orange.

Si certains — comme les marchands de glace — y trouvent leur compte, beaucoup d’autres craignent de suffoquer voire s’alarment des conséquences du réchauffement climatique — qui ne pourra plus être contenu à + 1,5 °C à l’échelle mondiale, d’après une étude parue ce jeudi. Voici ce qu’il faut en savoir.

À quoi s’attendre ce samedi ?

Déjà en hausse constante ces derniers jours, les températures vont encore monter d’un cran ce samedi. Le thermomètre devrait atteindre, au plus haut de la journée, plus de 35 °C et jusqu’à 40 °C localement sur une large partie du Centre-Ouest ainsi qu’au sud-est du pays.

« Ces fortes chaleurs vont s’étendre jusqu’à la région parisienne et la Provence », décrit Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo France. On attend notamment, au plus chaud de la journée, 38 °C à Poitiers, 37 °C à Nantes ou encore 36 °C à Paris. Des records mensuels pourraient être battus dans ces régions. Il faudra habiter à l’extrémité de la Bretagne ou du Pays basque pour rester sous les 30 °C.

La nuit, le thermomètre ne descendra pas sous le seuil de 20 °C sur une bonne partie du pays, y compris à Paris. On parle alors de nuit « tropicale », durant laquelle l’organisme peine à récupérer efficacement. Cet épisode très chaud va aussi accentuer la sécheresse des sols, déjà très peu humides dans la moitié nord du pays à cause d’un déficit de pluie ces derniers mois.

Pour autant, on ne pourra pas parler de « canicule » partout. À Paris, par exemple, les seuils requis de températures maximales et minimales sur trois jours d’affilée ne seront sans doute pas remplis. Mais les valeurs atteintes ce samedi après-midi y seront bel et bien caniculaires.

Cet épisode est-il exceptionnel, voire inédit ?

Exceptionnel, oui. Les températures maximales vont souvent dépasser de 10 à 12 degrés les valeurs « normales » de saison, c’est-à-dire la moyenne sur trente ans pour cette période de l’année. Un tel écart est rendu de moins en moins rare par le changement climatique, qui « booste » le thermomètre.

Mais inédit, non. Il y a déjà eu des vagues de chaleur très intenses en juin, par exemple mi-2022 puis à la toute fin du mois en 2019. Le record absolu de chaleur en France date d’ailleurs de cette période : 46 °C à Vérargues (Hérault), le 28 juin 2019.

Reste que l’actuelle vague de chaleur pourrait se classer dans le top 3 mensuel. « On ne devrait pas atteindre un pic d’intensité aussi marqué qu’en juin 2019 ou 2022, même si cela reste à confirmer », pointe Lauriane Batté, climatologue à Météo France.

Par ailleurs, un tel épisode a de plus en plus de chances de survenir au fil des années, une conséquence — là aussi — du changement climatique. Parmi les 50 vagues de chaleur recensées en France depuis 1945 à partir de seuils très précis, la moitié datent de l’après-2010.

Et à partir de dimanche, c’est fini ?

Bonne nouvelle : cet épisode caniculaire sera aussi intense que bref. En effet, pour dimanche et encore davantage lundi, de l’air plus frais en provenance de la façade Atlantique fera sensiblement diminuer les températures sur les régions concernées. « On aura dès samedi soir un premier léger rafraîchissement, qui va s’amplifier ensuite », anticipe le prévisionniste Jérôme Lecou.

À Nantes, par exemple, il devrait faire — au plus chaud de la journée — 27 °C dimanche puis 25 °C lundi, soit 10 à 12 degrés de moins que ce samedi. Il sera largement possible de respirer la nuit, avec un mercure descendant jusqu’à 16 °C au petit matin. En revanche, la journée de dimanche restera très chaude dans l’est du pays, où il fera jusqu’à 37 °C localement (soit davantage que samedi).

Pour les jours d’après, les températures devraient de nouveau grimper sur le Centre-Ouest pour atteindre autour de 30 à 32 °C. « Le temps chaud va perdurer, mais à un niveau nettement moindre que ces jours-ci », résume Jérôme Lecou. Mais nous ne serons pas encore rentrés dans les deux mois traditionnellement les plus chauds de l’année…