Les archéologues ont remonté le temps, du Moyen Âge à l’époque romaine, dans les sous-sols du centre-ville de Limoges. Les fouilles achevées, les travaux de réaménagement vont à présent commencer.
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À Limoges, le sol de la ville est réputé pour être un vrai gruyère dont les cavités ne sont pas toujours vides. Les dernières fouilles archéologiques réalisées par le bureau d’études archéologiques Éveha l’ont bien démontré. Sur la place des Bancs, l’un trois secteurs dans lesquels les fouilles ont été réalisées, les traces d’une occupation romaine antique ont été retrouvées.
Les fouilles archéologiques préventives ont commencé en février 2025 dans le cadre des travaux de réaménagement de la place des Bancs et de ses alentours, le 16 février à Limoges.
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© Nicolas Chigot, France Télévisions
« On a de l’habitation, des vestiges assez haut, d’un mètre minimum. Il ne reste que des bouts de murs. On a retrouvé un puits à eau. On a arrêté la fouille à neuf mètres de profondeur. Mais c’est encore plus profond que ça. Cela va permettre de garder les vestiges mobiliers, c’est une très bonne conservation. On a retrouvé beaucoup de vaisselle, des aiguilles. On a aussi retrouvé un fragment de buste, et une sculpture d’un homme et d’une femme qui se tiennent la main, et une sépulture d’une enfant de six ans et un homme adulte, détaille Claire Pesenti, responsable d’opération. On a retrouvé aussi un bassin qui était lié à l’eau, et après des choses qui sont moins visibles. Il y avait quelques ossements, notamment de bébés. »
Il y a aussi une colonne de granit qui a été retrouvée dans un positionnement symbolique.
Claire Pesenti
Responsable d’opération – Bureau d’études archéologiques Eveha
D’autres découvertes étonnantes permettent de comprendre mieux le fonctionnement de la place des Bancs. Les chercheurs ont remarqué un endroit où se dégageait une odeur de phosphate « typique d’un endroit où on parque les bêtes », précise Claire Pesenti. On sait qu’à partir du XIIIᵉ siècle, des bouchers s’installent, on voit que le terrain va être aplati pour que la pente soit moins importante. On sait que les animaux y étaient amenés vivants sur la place, pour être tués, puis coupés et vendus. C’était le moyen de conserver la viande dans le meilleur état comme il n’y avait pas de chaîne de froid. »
Les cavités vont être rebouchées. Le mobilier va être pris en charge par le bureau d’études archéologiques Éveha. « On récupère les objets dans nos locaux. Ils vont être lavés puis étudiés. On va ensuite rendre un rapport au service régional d’archéologie. Les objets seront confiés à l’État, mais la ville de Limoges pourra faire une demande si elle souhaite toutefois les conserver. »
Les équipes d’archéologie suivront l’avancée des travaux jusqu’au mois de mars 2026 pour veiller à ne pas endommager des vestiges. « On aura un gros travail de puzzle à faire place du Poids Public, rue Liberté et dans les rues adjacentes. » La ville de Limoges dispose d’un système de topographie des cavités présentes dans Limoges pour anticiper en cas de travaux « mais il y a toujours des surprises. »