L’histoire de la semaine : Kléber, entre parenthèses

On croyait la librairie Kléber à l’abri des secousses. Erreur. En 2026, l’institution fermera ses portes pendant dix mois , le temps d’un chantier de restructuration majeur mené par le propriétaire du bâtiment. L’équipe (50 salariés, 100 000 références en stock) promet de tenir le cap culturel en ville, avec un lieu provisoire, des animations maintenues et un brin de stoïcisme dans la voix. L’objectif : ouvrir grand à nouveau en 2027, avec un lieu repensé, climatisé, et — espérons-le — toujours aussi actif dans la vie littéraire de la ville.

Mais dans un centre qui n’en finit pas de compter ses commerces en berne, la simple idée d’un rideau baissé aussi longtemps résonne fort. La fermeture, même temporaire, d’un repère comme Kléber dit quelque chose de l’époque : entre ravalements et rationalisations, les points d’ancrage sont scrutés à la loupe, eux aussi.

L’image de la semaine : trois quais en quête d’usagers

Toujours au centre-ville, mais côté mobilité : trois nouveaux quais interurbains viennent d’être mis en service place des Halles.

L’objectif est double : désengorger le nœud actuel et faciliter les correspondances entre cars Fluo et réseau CTS. Moins de bouchons, plus de multimodal. Reste à convaincre les passagers que l’expérience sera plus fluide sur le trottoir que sous la verrière.

L’autre histoire de la semaine : Polesi, fin de non-recevoir

Il avait quitté le conseil municipal en mars dernier, après des accusations de violences sexistes et sexuelles. Désormais, Hervé Polesi quitte aussi l’Université de Strasbourg sans sanction disciplinaire. L’enquête administrative interne a été menée à son terme. Mais comme l’ex-adjoint n’a pas sollicité le renouvellement de son contrat, l’université décide de ne pas transmettre l’affaire à la section disciplinaire.

Une décision technique — et polémique. Carole Santamaria, sa remplaçante au conseil municipal, fustige « un tour de passe-passe ». Pour elle, l’université joue la montre, et abandonne à leur sort les étudiantes à l’origine des signalements. « Cette cellule VSS, c’est de la poudre aux yeux. »

Hervé Polesi, lui, réplique par écrit : il déplore « ne pas avoir été informé » de la décision, fustige neuf mois de silence, et se compare — dans une formule hasardeuse — à une victime de pilori. Il prône la médiation plutôt que la procédure.

Mais le fond du dossier, lui, reste en suspens : l’université admet que « certains éléments ont été corroborés »… sans autre suite.

Le (paquet) de chiffre(s) de la semaine

Délai minimal entre l’annonce et la mesure. Le 28 juin, les guichets de la Poste Halles et Porte Blanche disparaissent. Officiellement, rien ne se perd : 18 bureaux restent en activité, 17 relais commerçants viennent prendre le relais, et 90 % des services sont disponibles ailleurs.

Sauf que. Les syndicats, comme la municipalité, dénoncent une logique de repli. À force de rationaliser, on finit par dissoudre la présence publique dans un nuage de chiffres.

En bref. Logement : permis d’intervenir

C’est une annonce discrète mais à surveiller : le permis de louer arrive quartier Gare en mai 2026. Objectif : lutter contre les logements indignes dans ce secteur de 5 150 logements privés (précédant 2006). Avant chaque relocation, les propriétaires devront solliciter une autorisation — la Ville aura un mois pour contrôler, et peut dégainer jusqu’à 15 000 euros d’amende. Deux agents et un gestionnaire seront recrutés pour piloter le dispositif, déployé pour trois ans dans un premier temps. Si ça fonctionne, d’autres quartiers suivront.