Les premières sanctions sont arrivées dans les boîtes aux lettres des automobilistes du périphérique. 50 jours après la mise en place de la voie réservée sur la quasi-totalité de cette autoroute urbaine, les dix radars de contrôle, établis pour vérifier le respect d’usage de ce nouveau couloir spécifique, n’ont pas chômé.

Selon nos informations, plus de 4 400 contraventions de 135 euros ont été dressées entre le 2 et le 23 mai (8 mai exclu), sur les heures de mise en place du dispositif. À savoir du lundi au vendredi de 7 heures à 10h30, puis de 16 heures à 20 heures.

Des chiffres qui viennent confirmer les quelques comptages auxquels nous avons pu procéder durant les heures d’activation de la voie réservée, permettant de constater que le taux de respect du nouveau dispositif oscille, au quotidien, entre 30 % et 50 % dans le meilleur des cas.

« C’est sûr qu’on voit tous les jours des automobilistes ne pas la respecter », confirme Frédéric, usager du périphérique. Des panneaux lumineux arborant un losange blanc signalent lorsque l’accès à cette voie est réservé.

Une expérimentation de six mois

Lorsque les panneaux sont éclairés, ces voix ne sont autorisées qu’aux véhicules de moins de 3,5 tonnes comptant à leur bord au moins deux personnes, aux taxis (même sans client), aux véhicules prioritaires (police, pompiers, ambulance…), aux automobilistes en situation de handicap (titulaires de la carte mobilité inclusion) et aux véhicules de transports en commun.

Pour susciter une contravention, les infractions relevées par les 10 radars doivent d’abord obligatoirement être examinées puis validées par un agent assermenté – en l’occurrence, la police municipale parisienne.

Les différents constructeurs des radars installés pour contrôler la voie réservée revendiquent des taux de fiabilité supérieurs à 96 %. Dotés d’un système de doubles caméras à illuminants infrarouge (réagissant à la chaleur) et de logiciels IA (sur) entraînés à la reconnaissance de formes humaines, ces boîtiers peuvent techniquement faire la différence entre un mannequin, un gros chien sur la banquette arrière et… Un « vrai » passager.

Le dispositif de voie réservée sur le périphérique fait l’objet d’une expérimentation de six mois. La préfecture de police de Paris et la préfecture de région ont par ailleurs annoncé le lancement du « dispositif de contrôle sanction » sur la voie réservée aux bus, qui avait été aménagée il y a un an de l’autoroute A3, depuis Romainville (Seine-Saint-Denis) jusqu’à l’arrivée sur l’échangeur de la porte de Bagnolet (Paris XXe).