Un homme de 55 ans résidant près de Lille, dans le nord de la France, a été interpellé en début de semaine pour avoir «acheté» des viols d’enfants en ligne auprès d’une famille en Colombie. Confirmée par le parquet de Paris ce samedi 21 juin, l’information a été révélée par la radio France info.
L’homme, un garagiste de profession, a commandé à distance entre 500 et 600 viols pendant quatre ans à une famille colombienne à laquelle il a versé une somme 30 000 euros, financée par plusieurs crédits à la consommation. Les scènes se déroulaient en direct, selon le procédé dit de «livestreaming». Les victimes sont une fratrie, les quatre enfants de la famille, des filles et des garçons, enfants et adolescents. Les quatre ont été depuis placées sous protection.
L’homme a été arrêté par les policiers de l’Office mineurs (Ofmin) après une collaboration inédite entre les services de police français et colombiens qui ont permis de mettre au jour ce crime pédocriminel. «Au titre de sa compétence nationale en matière de pédocriminalité en ligne, le parquet de Paris a mené avec l’Ofmin (Office des mineurs) une opération coordonnée avec la Colombie qui a abouti, pour la première fois, à l’interpellation simultanée du commanditaire français, des auteurs locaux et d’intermédiaires dits “moneyrunners”» lundi, a relaté la procureure de Paris dans un communiqué.
Mis en examen, entre autres, pour complicité de traite d’être humain commise à l’égard d’un mineur aggravé pour une pluralité de victimes et de complicité de viol sur mineur de 15 ans, le suspect a été placé en détention provisoire. Quinze chefs d’inculpation sont retenus à son encontre. Des armes ont été retrouvées lors de la perquisition du domicile du suspect et du matériel a été saisi.
«La pédocriminalité en ligne, dite livestreaming, consiste à commanditer depuis un pays des agressions sexuelles et viols perpétrés sur des mineurs dans d’autres pays, généralement contre rétribution de leurs proches directement impliqués, afin de regarder ces vidéos en direct», a rappelé la procureure de Paris, Laure Beccuau.
Mise à jour à 14 h 10 avec le communiqué du parquet de Paris