Par

Thomas Rideau

Publié le

22 juin 2025 à 11h06

La gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans sera proposée au conseil métropolitain, ce 30 juin 2025. Un pas social en avant important pour les habitants de la Métropole de Rouen (Seine-Maritime). Cyrille Moreau, vice-président aux mobilités, explique à 76actu les coulisses et les raisons de cette décision.

« Plus de gratuité et plus d’offres »

Vous avez décidé de rendre les transports en commun gratuits pour les moins de 18 ans. Qu’est-ce qui motive cette décision ?

Depuis le début du mandat, notre politique pour les transports publics doit répondre à des enjeux sanitaires, de pouvoir d’achat et climatique. Et pour y répondre, notre stratégie repose sur deux jambes : plus de gratuité et plus d’offres. Tous les ans, on rajoute de l’offre. Et tous les ans, on progresse sur la gratuité intégrale. Il y a la gratuité le samedi, pour les événements comme l’Armada, lors des pics de pollution, pour les sorties scolaires…

Et maintenant pour les moins de 18 ans

Plusieurs hypothèses ont été étudiées. Les moins de 18 ans, les moins de 26 ans, les seniors, le dimanche… On a décidé de retenir le critère de l’âge et de prendre les moins de 18 ans. On considère que les retraités ont un pouvoir d’achat supérieur aux jeunes. Et le dimanche, on n’a pas retenu l’hypothèse, car il y a peu d’offres et l’expérience n’aurait pas été satisfaisante. Là, on décide d’aller vers les jeunes. On pense que c’est très important d’habituer les jeunes aux transports publics. C’est une action qui s’inscrit au long cours. On espère que lorsqu’ils auront dépassé l’âge, ils continueront à emprunter les bus. C’est une action d’éducation. Une mesure sociale et éducative.

À titre d’élu appartenant à un groupe écologiste, j’aurais souhaité qu’on aille jusqu’à 26 ans, mais on n’a pas encore les ressources financières nécessaires.

Combien va coûter cette mesure ?

La perte de recette pour la gratuité des moins de 18 ans, c’est 4,3 millions d’euros. Si on rajoute les 18 à 26 ans, c’est 8,6 millions d’euros en plus (donc 13 millions au total). Il faut qu’on conserve des moyens pour renforcer notre seconde jambe, l’extension de l’offre.

Comment va-t-on financer cette somme de 4,3 millions d’euros ?

Déjà, on ne touche à aucun autre abonnement. Aucune taxe ne va être créée. Si le conseil communautaire vote pour le nouveau délégataire lors de ce même conseil métropolitain, c’est grâce aux économies faites par le biais de ce nouveau contrat qu’on finance cette gratuité. Mais ni nouvelle taxe, ni augmentation des tarifs.

À quelle prochaine étape pouvons-nous nous attendre pour la gratuité des transports

On va continuer, dès la rentrée 2026, avec la mise en place de la tarification solidaire. Des quotients seront calculés pour les familles et il y aura différent seuil, mais ça sera de la gratuité en plus. Cette nouvelle tarification permettra de corriger les effets de bords des tarifs actuels. Pour ce qui est du financement de la gratuité des transports en commun pour les moins de 26 ans, on ne sait pas encore comment faire. Il faudra regarder le mode de financement du budget des mobilités. Ce budget est financé par un versement mobilité prélevé sur les entreprises. Le taux est de 2 % en France, sauf à Paris où il est de 2,95 %. Il n’y a donc pas d’égalité dans le service public. Si Rouen avait ce taux de 2,95 %, le différentiel serait de 55 millions. Largement de quoi financer la gratuité des moins de 26 ans, mais aussi d’investir dans des projets, de nouveaux tramways, des bus, des lignes…

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