Philippe Sigwalt, architecte :

« Dans l’article des DNA du 14 avril, on apprend que le bâtiment de l’Opéra national du Rhin de Strasbourg sera désormais entièrement restructuré avec notamment la suppression de son théâtre à l’italienne. La jauge sera réduite de 20 % passant de 1 190 à 940 places. Le coût augmentera de 70 millions d’euros à 120 millions d’euros, soit une augmentation de 70 % en huit mois, avec, comme le dit le conseiller municipal Pierre Jakubowicz, une probable sous-évaluation du budget.

Cette rénovation qui consiste à ne garder qu’une partie des façades équivaut à la construction d’un bâtiment neuf avec les contraintes d’un site exigu, sans possibilités d’extensions futures, ce qui oblige par ailleurs à construire un souterrain sous la ligne de tramway pour relier une annexe.

Il est clair que la commission en charge de ce projet ne disposait pas de ces données lorsqu’elle a opté en 2023 pour la rénovation du bâtiment existant plutôt que pour la construction d’un opéra sur un nouveau site (certains avaient d’ailleurs imaginé que la salle serait rénovée à l’identique). Ce choix peut dès lors être remis en question.

Or la création d’un nouvel opéra serait un acte d’urbanisme fort.

Il y aurait une réelle opportunité à inscrire ce projet dans le quartier Starlette à qui il manque encore un équipement moteur pour enfin se lancer. Ce nouvel opéra pourrait créer un lien entre les futurs quartiers Est et la ville, comme la reconstruction de l’actuel bâtiment faisait le lien entre les nouveaux quartiers et la ville ancienne fin XIXe  siècle.

Imaginer un opéra avec un foyer transparent au bord de l’eau dans un grand espace vert, c’est le rêve de tout urbaniste…

La jauge pourrait être conservée à 1  200 places (voire portée à 1  300) au lieu d’être réduite à 940, ce qui la rapprocherait de celle de l’opéra de Karlsruhe (1 330 places). Ce serait 260 à 360 spectateurs en plus qui pourraient profiter de chaque représentation dans une vision optimiste de l’avenir de l’art lyrique.

L’accessibilité serait facilitée avec des possibilités de stationnement bien meilleures qu’au centre-ville pour les spectateurs qui viennent des communes périphériques.

Les possibilités d’aménagements seraient sans contraintes pour créer une structure adaptative avec des possibilités d’extension : espace de conférence d’avant représentation, espaces de restauration, sanitaires en nombre convenable surtout pour les femmes (qui sont insuffisants dans les opéras en France au vu des files d’attente à l’entracte).

Le bâtiment actuel pourrait continuer à fonctionner pendant la construction ce qui éviterait de “bricoler” en adaptant à la hâte et pour un coût de 10 millions d’euros un Palais des fêtes qui vient juste d’être rénové. D’autre part, puisqu’un spécialiste estime que son intérieur ne présente pas d’intérêt, tout est possible, et on disposerait de quelques années pour trouver une nouvelle destination à ce beau volume en plein centre-ville.

Il est encore temps de se poser les bonnes questions, car comme le dit si bien l’architecte Michel Spitz, il s’agit d’un choix d’avenir pour les 100 prochaines années. »

Scandale du parking Gutenberg

René Woessner,

Strasbourg :

« Le parking de la place Gutenberg est idéalement situé pour qui, venant de l’extérieur de la ville, veut faire des courses au centre. Il est doté d’un ascenseur qui permet aux personnes âgées ou ayant des difficultés de mobilité de stationner aux niveaux -1 et -2.

Sauf que… cet appareil est « hors service » plus souvent qu’à son tour. Il me semble qu’en ce moment cette situation bat des records : plus de trois mois d’immobilisation et, renseignements pris, cela risque encore de durer. Outre l’inconfort qu’engendre cette situation pour ceux qui sont tributaires de cet ascenseur, il semble que le prix du stationnement devrait être minoré – à titre de geste commercial – durant toute la durée de l’immobilisation. Mais là, je rêve sans doute… »

Le rôle déterminant du Contournement ouest de Strasbourg

Lucien Kaiser,

Ittenheim :

« Les politiques se gargarisent volontiers actuellement sur les effets positifs de la ZFE au niveau de l’amélioration de la qualité de l’air. Cependant, il ne serait pas leur faire injure, de rappeler que l’essentiel de l’amélioration de la qualité de l’air – en particulier dans l’ouest strasbourgeois – est très largement généré par la mise en service du Contournement ouest de Strasbourg , qu’ils avaient longtemps et largement combattu. En effet, des milliers de camions et de voitures sont actuellement « détournés » quotidiennement de la M35 (anciennement A35) pour circuler sur l’A355 (COS), permettant fort justement aux habitants de cet ouest strasbourgeois de retrouver un air plus respirable. Quand on sait que l’une des stations de mesure de la qualité de l’air se situe justement le long de cet axe de la M35, il y a une évidence non contestable à ce constat. Bien sûr, il reste des axes où la qualité de l’air n’est pas encore satisfaisante, par exemple la route du Rhin, mais probablement que des mesures plus coercitives devraient être initiées localement à ces endroits (plutôt qu’une punition collective) pour rétablir, là-bas également, une qualité à laquelle les habitants de ces quartiers aspirent. »

Relevé de compteurs électriques

Hubert Menger :

« Drôles de pratiques commerciales pour Strasbourg Électricité Réseaux…

Alors que je règle régulièrement mes factures, voilà que SER me rappelle, que dans le cadre de l’exercice de ses missions, chacun doit disposer du relevé de consommation électrique, et qu’à ce titre, j’ai obligation de laisser SER accéder au compteur une fois par an. Ce à quoi je consens.

Toutefois, il est réalité que les passages du releveur se font sans informations préalables au demeurant.

Faut-il en déduire que le client se doit de veiller chaque jour à la venue du releveur et pire celui-ci ne laisse aucune trace de sa mission dans la boîte aux lettres.

Bien évidemment mon cas n’est pas isolé, et c’est la conséquence d’une course sans limite au recours à la sous-traitance par SER.

De qui se moque-t-on ? »