Qui pour remplacer Anne Hidalgo ? À quelques mois des municipales de mars prochain, impossible de s’avancer sur l’identité du successeur de la maire socialiste, qui a décidé de ne pas se représenter à l’issue de son second mandat.

Une situation particulièrement incertaine encore, confirmée par un nouveau sondage Elabe commandé par la Tribune Dimanche et BFMTV, dévoilé ce samedi 21 juin.

97 % des électeurs parisiens connaissent Rachida Dati

Rachida Dati réussira-t-elle à ravir l’Hôtel de Ville à la gauche, après vingt-cinq ans de règne socialiste ? L’actuelle ministre (LR) de la Culture est en tout cas largement identifiée par les Parisiens. Selon l’enquête, 97 % des inscrits sur les listes électorales interrogés disent la connaître au moins de nom.

Un pourcentage qui tourne autour de 60 % pour la plupart des autres personnalités testées. Avec du plus connu au moins connu : le député européen (RN) Thierry Mariani (67 %), la députée (LFI) Sophia Chikirou (64 %), la députée européenne (Reconquête) Sarah Knafo (63 %), le député et candidat (PS) à la primaire socialiste Emmanuel Grégoire (60 %), l’adjoint d’Anne Hidalgo (Les Écologistes) aux transports David Belliard (60 %) et le sénateur (PCF) Ian Brossat (59 %).

En queue de peloton, le conseiller de Paris (Horizon) et ex-député Pierre-Yves Bournazel serait connu de nom par 51 % des électeurs. Un chiffre qui tombe à 42 % pour le député (PS) Rémi Féraud, soutenu par Anne Hidalgo.

Une personnalité clivante

Mais est-ce la notoriété qui fait l’élection ? Rachida Dati est celle qui bénéficie le plus d’une image positive (42 %), notamment auprès des électeurs de droite. Mais la maire du VIIe arrondissement est aussi celle qui clive le plus fortement, d’après l’enquête, avec 54 % d’image négative.

Reste à savoir si les nouveaux documents révélés récemment par nos confrères de Complément d’enquête – qui attesteraient d’un conflit d’intérêts avec GDF Suez – pourraient plomber davantage la cote de popularité de celle qui est déjà mise en examen pour corruption passive et trafic d’influence passif dans l’affaire Renault-Nissan.

Si l’on en croit les intentions de vote, Rachida Dati arriverait en tête au premier tour avec entre 28 % à 34 % des suffrages, en fonction du maintien ou non de la candidature de Pierre-Yves Bournazel. Un résultat qui serait, dans tous les cas, bien meilleur qu’en 2020. Dès le premier tour, Rachida Dati s’était classée en deuxième position avec 23 % de voix, contre 29 % pour Anne Hidalgo.

Environ un électeur parisien sur deux voterait à gauche au premier tour

Faut-il y voir une percée de la droite dans la capitale ? Rachida Dati bénéficierait surtout d’une division des voix de gauche. Environ un électeur parisien sur deux voterait à gauche au premier tour, si l’on cumule les intentions de vote pour LFI, le PS et les Écologistes.

En 2020, près de 45 % des électeurs parisiens avaient déjà penché de ce côté de l’échiquier politique dès le premier tour, si l’on additionne les voix d’Anne Hidalgo (29 %), de David Belliard (11 %), déjà candidat des Écologistes, et de Danielle Simmonet (ex-LFI, désormais Les Écologistes).

Un bond de LFI attendu

Mais les équilibres pourraient, cette fois-ci, être complètement bouleversés. Selon les intentions de votes recueillis par le cabinet d’études, LFI ferait un bond avec entre 14 % à 17 % pour la liste menée par Sophia Chikirou.

La candidate pourrait même devancer les socialistes dans certaines configurations. Idem pour David Belliard – désigné par les Écologistes à l’issue d’une primaire – qui aurait de fortes chances de prendre le lead à gauche avec entre 17 % à 22 % des suffrages.

Rémi Féraud ou Emmanuel Grégoire, eux, seront départagés lors d’une primaire socialiste prévue le 30 juin. Marion Waller, la troisième prétendante, n’a pas été testée auprès des sondés. Mais d’après l’étude, Emmanuel Grégoire ou Rémi Féraud recueilleraient entre 14 et 19 % au premier tour, dans l’hypothèse où leur liste serait soutenue par le Parti communiste, comme en 2020.

Le premier, ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo, devancerait légèrement le deuxième dans les différents scénarios envisagés. Des résultats que le collectif qui soutient Emmanuel Grégoire s’est empressé de publier pour rappeler qu’il « est le meilleur candidat pour les socialistes à Paris ». Les adhérents parisiens du parti seront invités à trancher dimanche prochain. La route devrait ensuite être encore très sinueuse jusqu’au mois de mars 2026.