Poteaux et rubans de signalisation ont été installés début juin autour de ce bâtiment abandonné du 16, boulevard Auguste-Raynaud. Des opérations de purge urgentes ont été effectuées sur la façade qui menaçait.
Sollicitée, la Ville explique avoir « installé un périmètre de sécurité et adressé un courrier au propriétaire afin qu’il engage les travaux de purge au plus vite. En l’absence de retour, [elle] a pris mardi 17 juin un arrêté de péril lui demandant de réaliser la purge dans les 48 heures. Mercredi 18 juin, les travaux de purge ont commencé. Ils se sont achevés jeudi 19 et ont permis de purger 300kg de matériaux de façade ». La Ville a ainsi obtenu l’attestation de la mise en sécurité pour abroger le péril. « La façade étant désormais sécurisée, la signalétique au sol a été retirée le 20 juin », précise-t-elle.
Vacant depuis plus de 6 ans
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Pour comprendre l’enjeu, il faut avoir en mémoire l’histoire des lieux. L’immeuble de 350m², de style art déco en R + 3, est laissé vacant depuis plus de 6 ans, ce qui n’est pas du goût de la Ville qui y voit là un danger.
Dès le tout début de l’année 2024, le premier adjoint au maire de Nice, Anthony Borré, s’était saisi de l’affaire et avait entamé un dialogue avec ledit propriétaire (Nice-Matin du 25 janvier 2024). Le but: l’obliger à entretenir le bien plutôt que de le laisser péricliter.
Sauf que ce dernier ne s’est pas montré proactif. L’élu expliquait déjà début 2024: « A la demande de Christian Estrosi, j’ai reçu en décembre 2021 le propriétaire afin qu’il puisse présenter un projet de réhabilitation de l’immeuble. Des aides lui ont été proposées pour l’accompagner dans cette démarche. Trois courriers de mise en demeure lui ont été adressés lui demandant de réaliser des travaux de ravalement de la façade en état de délabrement avancé. [Il] n’a jamais donné suite à ces courriers, ni entrepris de travaux. »
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Las, la collectivité a changé de braquet et accéléré les choses en lançant une procédure. Le conseil métropolitain a donc approuvé, 11 mars 2024, le principe du lancement d’une procédure de déclaration d’utilité publique (DUP) pour l’acquérir et sollicité la passation d’une convention d’intervention foncière en phase réalisation entre la Métropole Nice Côte d’Azur, la commune de Nice et l’établissement public foncier Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les choses vont s’accélérer lors du prochain conseil métropolitain (qui doit avoir lieu d’ici fin juin, début juillet): « les élus devraient autoriser l’acquisition par voie d’expropriation et approuver le projet de réhabilitation avec surélévation du bâti de l’immeuble vacant en vue de la réalisation d’une vingtaine de logements dont 30% en locatif social et 10% en accession sociale », indique la collectivité.
« Nous sommes offensifs sur le sujet de préemption »
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Rien de nouveau puisque cela a déjà été fait plusieurs fois par le passé à l’instar de la rue Pertinax où un immeuble abandonné et squatté a été réhabilité et transformé en résidence étudiante de 53 logements.
Anthony Borré persiste et prévient: « Nous sommes offensifs sur le sujet de la préemption. Lorsque des immeubles sont laissés en état de dégradation et vacants depuis de nombreuses années, parce que leurs propriétaires sont en situation de défaillance, nous intervenons. Ces dernières années, la vingtaine de procédures de DUP que nous avons lancée nous a permis de récupérer plus de 300 logements. Nous ne laisserons rien de côté. Nous nous sommes fixés dans notre quatrième PLH [programme local de l’habitat] un objectif de 900 logements vacants remis sur le marché d’ici 2030. »
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