Après notre article sur la fresque de la tour 61 du boulevard Lénine à Vénissieux, où certains habitants inquiets voyaient une enfant semblant voilée, la Métropole de Lyon n’a pas réagi officiellement. Elle a pourtant contribué financièrement à hauteur de 20 000 euros, sur les 49 622 euros déboursés pour ce projet de GrandLyon Habitat qui vise à égayer le quotidien des riverains avec des dessins réalisés avec eux à chaque étage de la cage d’escaliers.

C’est désormais chose faite avec Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon chargé du Logement, présent à l’inauguration des fresques de la tour voisine, la 41, en février dernier.

Selon lui, il s’agit d’une « polémique lancée par l’extrême droite et ses relais habituels ».

« Soyons clairs : il n’y a pas de fillette voilée, pas de message caché. Il n’y a qu’une silhouette parmi d’autres, sans visage, sans détail, dessinée dans un style graphique volontairement épuré. C’est un choix artistique, pensé pour permettre une réalisation collective et accessible, rien d’autre. Ce que cherche ce genre d’attaque, ce n’est pas la vérité. Ce n’est pas l’échange, ni le débat. Ce qu’elle cherche, c’est nourrir un récit anxiogène, en entretenant l’idée que des quartiers entiers seraient en rupture avec la République, qu’ils seraient infiltrés, dérivants, menaçants », s’emporte Renaud Payre.

Pour l’ancien directeur de Sciences Po Lyon, « la République ne se reconstruira pas dans la suspicion et la peur. Elle ne résoudra rien tant qu’elle laissera prospérer ces discours qui fracturent et accusent sans preuve. Elle ne progressera que par la justice, la confiance, la Concorde. Alors oui, il faut le dire fermement : cette polémique est infondée, toxique et indigne. Et non, nous ne laisserons pas passer ».

Pour rappel, une rencontre entre GrandLyon Habitat et le comité 1905 du Rhône, très critique sur les représentations faites sur la fresque, doit avoir lieu la semaine prochaine pour évoquer le cas de la tour 61 de la Darnaise à Vénissieux.