Rarement Marseille aura connu un programme aussi riche pour la fête de la musique. En plus des traditionnels concerts informels et des scènes ouvertes qui ont animé le centre-ville, notamment autour du Vieux-Port et à Notre-Dame-du-Mont, et de la grande messe électro de David Guetta au Vélodrome, ce samedi 21 juin était également l’occasion d’immenses rendez-vous musicaux gratuits.
L’artiste algérien a fait danser des milliers de Marseillais, terminant en beauté cette journée de festivités. Photo Stéphane DUCLET
Sur la plage de Borély, où Fun Radio proposait un line up XXL avec des performances de Jungeli, KeBlack, Lenie, Magic System, Petit Biscuit ou The Avener. Le Département célébrerait aussi la musique devant son Bateau bleu, avec un show de Claudio Capéo et du groupe Il Cello, formé de Salvatore, Sébastien Longhi et Levon, dernier gagnant de The Voice. Même la Régie des transports métropolitains se joignait à la fête avec sa « RTM room » qui transformait certaines rames de tramway en dancefloor, avec cinq DJ set à bord, sur la place Castellane.
Favela, Guerilla, Liberté…
Sur le Vieux-Port, Paga et Bengous avaient servi un mix aux allures de tour de chauffe sur la scène de la fête des écoles, avant que le collectif marseillais Maraboutage ne transforme les quais en boîte de nuit à ciel ouvert. À la tombée de la nuit, une ambiance de 14-Juillet envahissait les abords du port. Familles, jeunes et moins jeunes partageaient un verre sur un coin de trottoir, une partie de foot sur un bout de place ou un repas sur les petites tables de l’esplanade Bargemon.
Qui de mieux que Soolking pour clôturer ce grand bal populaire ? Tout en noir, lunettes fumées sur le nez et casquette Gucci sur la tête, celui qui a réussi le mélange entre pop, hip-hop et musique populaire orientale s’avance sur la scène devant une foule déjà conquise. Des dizaines de milliers de Marseillais se sont massés sur les quais du Port, quand ce Marseillais d’adoption débute Favela. Dès les premières notes, la foule explose. Soolking peut même s’accorder quelques pauses, le Vieux-Port assure ses back comme un seul homme.
Même engouement sur Dalida, où le public reprend le refrain, laissant l’artiste esquisser quelques pas de danse. « C’est un truc de ouf, lâche-t-il, avant de promettre « ce n’est que l’échauffement ». Soolking a raison. Les premières notes de Guerilla résonnent et des milliers de flashs de téléphone viennent éclairer le Lacydon. Le hit, toujours classé parmi les chansons francophones les plus écoutées dans le monde, est repris par Marseille comme un hymne. L’émotion monte encore quand Soolking demande : « Celle-là, on peut la chanter tous ensemble ? » Liberté, chant repris par les manifestants lors des mouvements de la jeunesse algérienne en 2019 et aujourd’hui par les militants de la cause palestinienne, serre la gorge de l’audience avant de longs applaudissements.
45 minutes de concert, au lieu des 30 prévues, durant lesquelles Soolking aura alterné les moments de fête et les passages plus engagés, dans une ferveur populaire partagée avec la ville.