Un Britannique d’une vingtaine d’années a privatisé le parc d’attractions pour y organiser un faux mariage avec une enfant de 9 ans sans prévenir les figurants. Choqués, ces derniers ont alerté la sécurité.

La mascarade a viré au fiasco. Samedi 21 juin, un faux mariage a tenté d’être organisé à Disneyland Paris, privatisé pour l’occasion. L’événement a semé l’effroi car la prétendue mariée s’est révélée être une fillette ukrainienne de 9 ans et parmi la centaine de figurants recrutés, tous n’étaient pas informés que les noces n’étaient pas réelles. La mauvaise comédie s’est soldée par l’interpellation de quatre personnes suspectées d’avoir orchestré l’événement.

Deux d’entre elles doivent être présentées ce lundi devant un juge d’instruction en vue de l’ouverture d’une information judiciaire des chefs «d’escroquerie et abus de confiance au préjudice de la société Disneyland Paris» qui a déposé plainte, indique le parquet de Meaux dans un communiqué. Le Figaro fait le point sur l’affaire.

  • L’alerte lancée par le faux père de la mariée, recruté pour 12.000 euros

Ce samedi, le fameux parc d’attractions était privatisé afin de célébrer le mariage d’un touriste étranger. Une centaine de convives, des figurants recrutés pour l’événement et qui pensaient vraisemblablement assister à un vrai mariage, devait être réunie autour des futurs époux. L’arrivée de la prétendue mariée, une fillette, devant le futur époux, un homme d’une vingtaine d’années, a créé une onde de choc poussant l’un des figurants à prévenir la sécurité de Disneyland Paris.

«Il expliquait avoir été recruté pour jouer, moyennant 12.000 euros, le rôle du père de la mariée et avoir découvert au dernier moment que celle-ci était âgée de 9 ans», précise Jean-Baptiste Bladier, procureur de Meaux, dans un communiqué.

  • Un mariage mis en scène et filmé pour les réseaux sociaux

Immédiatement, le parquet a ouvert une enquête pour «violences sur mineure de moins 15 ans et escroquerie». Mais les premiers éléments des investigations ont révélé une tout autre histoire. La cérémonie était en effet montée de toutes pièces et devait être «filmée à titre privé» et diffusée sur les réseaux sociaux. Le commanditaire, «un individu vraisemblablement de nationalité britannique et dont l’identité n’est pas encore établie de manière certaine à cette heure, jouait le rôle du marié après avoir été maquillé de manière professionnelle afin d’afficher un visage totalement différent du sien», détaille le procureur Bladier.

Les enquêteurs ont pu déterminer que le Britannique a organisé ce faux mariage avec une femme lettone. Ensemble, ils ont recruté des ressortissants lettons «pour assurer le bon déroulement de l’événement, ainsi qu’une centaine de figurants français, faussement présentés à la société Disneyland Paris comme étant les invités du mariage».

  • Aucune violence infligée à la fillette

L’enfant choisi pour jouer le rôle de la mariée est une Ukrainienne de 9 ans qui était accompagnée de sa mère, âgée de 41 ans. «Ces deux personnes ne séjournent pas habituellement en France et étaient arrivées sur le territoire national deux jours auparavant», selon le parquet. Examinée par un médecin légiste, la fillette ne présente aucune trace de violence physique ou sexuelle. «Elle n’a pas été forcée à jouer le rôle» de l’épouse, est-il précisé. Et d’ajouter : «Toute infraction au préjudice de la mineure a été écartée.»

  • Disneyland Paris dépose plainte

Il semble que Disneyland a été victime de cette supercherie, le scénario ayant été présenté comme celui d’un vrai mariage, sans préciser qu’il faisait intervenir une mineure. «L’organisateur a usurpé l’identité d’un ressortissant letton et utilisé des faux documents pour obtenir la conclusion du contrat de privatisation du parc.» Trompé, le parc d’attractions a déposé plainte.

Quatre personnes ont été interpellées samedi : l’organisateur et faux marié, une Lettone de 24 ans ayant participé à l’organisation de l’événement et ayant joué le rôle de la sœur de la mariée, la mère de l’enfant et un Letton de 55 ans, recruté pour jouer un rôle lors de la cérémonie. Dimanche soir, seuls les deux premiers suspects étaient encore en garde à vue, les deux autres ayant été relâchés sans poursuite.

Le commanditaire présumé et la prétendue sœur de la mariée doivent être présentés ce lundi à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen. Le parquet de Meaux compte requérir leur placement sous contrôle judiciaire.