Un projecteur Full HD à LED, ultra-portable, taillé pour le streaming et les escapades, le tout régulièrement sous la barre des 500 € : voilà la promesse du JMGO N1S Nano. Pas de triple laser ni de 4K ici, mais un appareil pensé pour les nomades, les familles ou les amateurs de projection sans prise de tête. Avec environ 300 lumens en usage réel, son design astucieux et sa flexibilité d’installation, il ne prétend pas rivaliser avec les ténors du home cinéma comme le N1S Ultra, mais plutôt offrir une solution légère et accessible. On l’a testé en long, en large et en travers – qualité d’image, ergonomie, bruit, ressenti – pour voir s’il tient la route.
Les projecteurs « lifestyle » sont partout : compacts, connectés, prêts à transformer un mur blanc en écran géant pour une soirée Netflix ou une projection improvisée en vacances. Mais là où les modèles premium à triple laser, comme le JMGO N1S Ultimate, ou les ultra-courte focale (UST) à 2000 €+ dominent avec leurs specs impressionnantes, le N1S Nano joue une carte différente. Annoncé à un prix proche de 500 €, il mise sur la simplicité et la portabilité : une résolution Full HD (1920 x 1080), une source LED d’environ 460 ISO (annoncés), et un contraste autour de 800:1.
Pas de quoi faire trembler une salle obscure, mais assez pour séduire ceux qui veulent un grand écran sans se ruiner ni s’encombrer. Son terrain de jeu ? Les chambres d’étudiants, les locations Airbnb, ou les soirées en famille. On a poussé ce petit cube dans ses retranchements pour voir s’il mérite une place dans votre sac ou sur votre table de chevet.
Caractéristiques techniques :
- Technologie : DLP
- Résolution native : Full HD (1920×1080) @60 Hz
- Source lumineuse : LED
- Ratio de projection : 1,22:1
- Luminosité (ANSI) : 460 lumens ISO
- Contraste natif : 800:1
- HDR : HDR10
- Système d’exploitation : Google TV
- Audio : HP intégrés, compatibilité Dolby et DTS
- Connectique : 1x HDMI 2, USB-A
- Prix de lancement TTC : 599 euros.
La technologie d’affichage
Sous le capot du JMGO N1S Nano, on trouve une puce DLP DMD – probablement une 0,33 pouce, plus petite que les 0,47 pouce des N1S 4K ou Ultimate (JMGO ne le précise pas, mais le cadre noir assez large autour de l’image et les pixels visibles en gros plan ou sur grande diagonale trahissent cette hypothèse). Pas de 4K émulée via XPR ici : la résolution native s’arrête à 1920 x 1080, un choix pragmatique pour un projecteur d’entrée de gamme.
Oubliez le piqué étourdissant du N1S Ultra : en s’approchant de l’écran ou en projetant très grand (au-delà de 100 pouces), on distingue les pixels, ce qui limite la finesse des détails. Pour du streaming ou des dessins animés sur 80 pouces, ça reste acceptable, mais les puristes du home cinéma passeront leur chemin.
Les couleurs pastel de The French Dispatch passent plutôt bien, les scènes en noir et blanc sont impeccables.
La source lumineuse LED promet 20 000 heures de durée de vie – un argument solide pour un usage prolongé sans se soucier de maintenance. JMGO annonce 460 lumens ISO, but in usage réel (mode cinéma ou standard), on tourne plutôt autour de 300 lumens, un chiffre modeste qui impose une pièce sombre pour en tirer quelque chose. Compatible HDR10 – en mise à l’échelle inversée depuis le Full HD –, il essaie d’apporter un peu de dynamisme aux contenus modernes, mais avec si peu de punch lumineux, l’effet reste anecdotique.
Les couleurs couvrent 100 % du Rec.709, un standard SDR respectable, mais ne vous attendez pas à une incursion sérieuse dans le BT.2020 – on est loin des capacités HDR des modèles triple laser. Sorti de boîte, le Delta E 2000 atteint 6, révélant des teintes approximatives : les rouges tirent vers l’orange, les bleus manquent de subtilité. Après calibrage, on descend sous 3 – on détaillera ça plus loin avec un tableau de valeurs corrigées.
Le JMGO N1S Nano est équipé d’un capteur de présence et interrompt automatiquement la projection pour ne pas abîmer les yeux
Le contraste natif, mesuré à 800:1, est bien en deçà des 1230:1 du N1S 4K ou des 1550:1 du N1S Ultra. Résultat : les noirs manquent de profondeur, virant au grisâtre sur un mur classique, surtout dans les scènes sombres. L’effet arc-en-ciel, ce scintillement typique des puces DLP, est présent mais discret – il faut vraiment y être sensible pour le remarquer, notamment sur des sous-titres blancs ou des fonds clairs. En somme, une technologie honnête, sans prétention, qui privilégie la praticité à la performance pure.
Design et installation
Le N1S Nano est un champion de la compacité : un cube d’environ 15 x 15 x 15 cm (les dimensions exactes ne sont pas précisées, mais il tient dans une main) et un poids plume d’environ 2 kg. Tout blanc, avec une finition mate élégante et une grille perforée sur les côtés pour la ventilation, il arbore une allure moderne et épurée qui s’intègre partout – sur une table basse en bois clair, dans une chambre d’enfant, ou même sur un rocher en camping. La lentille, entourée d’un anneau noir sobre, est discrètement estampillée « JMGO Optical System », et le logo de la marque s’affiche en petit sur le dessus et le pied. Glissez-le dans un sac à dos, posez-le sur une étagère, et il se fait oublier grâce à son design minimaliste et passe-partout.
Le JMGO N1S Nano est livré avec un bloc d’alimentation USB-C, une télécommande et un malette-coque.
Son vrai coup de génie, c’est son pied ajustable type gimbal : une inclinaison jusqu’à 135° qui vous laisse projeter où bon vous semble – mur, plafond, ou même le dessous d’une tente. Pas besoin de trépied ni de support sophistiqué : ce petit gars s’adapte à votre environnement en un clin d’œil. Le ratio de projection fixe de 1,2:1 est standard pour un projecteur à focale classique. Voici ce que ça donne en pratique :
- 1 m de recul : 40 pouces
- 2 m : 80 pouces
- 3 m : 120 pouces
Le mini-projecteur LED JMGO N1S Nano.
Dans une petite pièce ou une chambre, 80 pouces est idéal ; à 100 pouces, l’image reste regardable dans le noir, but au-delà, elle perd trop en saveur – on y reviendra. L’installation est un modèle de simplicité : grâce à des capteurs en façade, l’autofocus et la correction automatique du trapèze alignent l’image en quelques secondes, même si vous le bougez en plein visionnage. On a testé en le posant sur une pile de livres, puis en l’inclinant à 45° vers le plafond : à chaque fois, l’image revient nette et droite comme par magie. Un dissipateur thermique discret évacue la chaleur sans transformer l’appareil en soufflerie – un point fort pour un usage prolongé.
Une connectique minimaliste mais suffisante
Le N1S Nano va à l’essentiel, sans chichi. Une entrée HDMI pour brancher une console ou un lecteur, un port USB-A pour lire vos fichiers sur une clé ou un disque dur, et une connectivité sans fil via Wi-Fi et Bluetooth. Pas de HDMI 2.1 avec ses fioritures (ALLM, VRR), pas de sortie optique pour un ampli, mais pour un usage nomade ou streaming, c’est largement suffisant. Vous pouvez brancher une sources vidéo telle qu’une Apple TV ou une Fire Stick TV, voire une barre de son et un ampli home-cinéma.
La connectique du JMGO N1S Nano.
Vous pouvez caster une vidéo depuis votre smartphone ou connecter une enceinte Bluetooth en deux temps, trois mouvements. L’alimentation est intégrée, avec un câble compact qui ne gâche pas l’esthétique – un détail appréciable pour un appareil aussi portable.
Jeux vidéo : un usage limité
Ne cherchez pas un champion du gaming ici. Avec une latence d’environ 30 ms (en mode faible latence), le N1S Nano n’est pas taillé pour les titres compétitifs comme Fortnite ou Overwatch. Mais pour une partie de Mario Kart 8 en famille ou un Stardew Valley relax sur Switch, ça passe sans accroc en 1080p à 60 Hz. Les gamers sérieux opteront pour un écran dédié ou un projecteur plus musclé – ici, on reste dans le casual pur.
La balance des blancs une fois réglée est irréprochable sur les films n&b (ici C’è ancora domani)Bruit de fonctionnement et consommation électrique
Le N1S Nano sait se faire discret, mais il ventile en continu, contrairement au N1S 4K qui active rarement son ventilateur (d’ailleurs plus discret). À 50 cm, on mesure environ 30 dB – un léger souffle qui ne couvre toutefois pas les dialogues d’une série. Même en poussant la luminosité à fond, le ventilateur reste sage, et ne dépasse pas les 32-33 dB – un niveau peu gênant, surtout pour un projecteur aussi compact, quand beaucoup de concurrents ronronnent comme des mini-aspirateurs dès qu’on monte en régime. Côté consommation, il est économe :
- Mode éco : 30 W
- Pleine puissance : 47 W
Pour 2 heures de film ou série par jour, le coût annuel s’élève à environ 8 € – une broutille, même pour un usage régulier. En veille, on tombe sous les 0,5 W, un chiffre dérisoire. Comparé à un téléviseur de 55 pouces (100-150 W), c’est une plume énergétique – parfait pour une utilisation prolongée sans culpabilité. Bonus pour les nomades : une batterie PD de 65 W peut l’alimenter sans problème, mais avec une autonomie limitée à moins de 2 heures – idéal pour un film court en déplacement.
Le connecteur d’alimentation USB-C est logé à la base du piedGoogle TV : streaming en poche
Avec Google TV, le N1S Nano embarque un écosystème complet dès l’allumage : Netflix, YouTube, Prime Video, Disney+, tout est là, réinstallé ou accessible via le Play Store. Le processeur fait tourner l’interface avec une fluidité toute relative, avec quelques micro-ralentissements au lancement des applis ou en multitâche. Rien de rédhibitoire pour un usage streaming, mais les impatients pourraient préférer un boîtier externe type Chromecast pour plus de réactivité.
L’interface Google TV du JMGO N1S Nano
La télécommande, sobre et ergonomique, propose des raccourcis directs vers Netflix, YouTube et Prime Video – un détail qui simplifie la vie, surtout en voyage. Wi-Fi et Bluetooth ajoutent une couche de praticité : caster une vidéo depuis votre téléphone ou connecter une enceinte sans fil se fait en un clin d’œil. Pour un projecteur nomade, c’est un sans-faute sur l’accessibilité. Les réglages de mise au point et de correction d’image sont automatiques, mais il est possible de les affiner manuellement. En outre, on trouve différents modes d’affichage et des réglages avancés pour affiner précisément la colorimétrie.
Une luminosité modeste
JMGO annonce 460 lumens ISO, mais en usage réel (mode cinéma ou standard), on est plus proche de 300 lumens d’après la sonde – un chiffre qui impose une pièce sombre pour en tirer quelque chose, à condition de se limiter à une image de 2 m de base environ. Jusqu’à 100 pouces dans une pénombre totale, l’image reste regardable : les couleurs sont lisibles, les détails corrects. Au-delà, l’image perd en saveur, devient terne et diluée. À 120 pouces, oubliez : la luminosité s’effondre, et le rendu devient presque fantomatique.
Le noir manque de profondeur, mais reste dense et même avec des films sombres comme Suspiria ici, le N1S Nano se laisse regarder.
Comparé au N1S 4K (950 lumens), c’est un monde d’écart : là où ces derniers illuminent un salon, le Nano demande une obscurité totale pour donner son meilleur. En plein jour ou avec une lampe allumée, c’est peine perdue : les noirs virent au gris clair, et les couleurs s’évanouissent.
Une belle colorimétrie (après calibration)
Le N1S Nano couvre 100 % du Rec.709, le standard SDR de la plupart des films et séries, mais il est bien plus limité en HDR – pas de surprise vu son positionnement. Sorti de boîte, son Delta E 2000 (dérive colorimétrique) de 6 trahit des écarts visibles : les rouges tirent vers l’orange, les verts manquent de punch, et les bleus paraissent un peu fades.
Après calibration à la sonde sur un mur blanc, on descend à une dérive moyenne de 2,5, un très bon score qui rend les couleurs plus naturelles et équilibrées. Pour profiter d’une meilleure image, voici les valeurs à modifier dans le mode utilisateur et réglages avancés, pour la température de couleurs (ligne blanc) puis pour chaque couleur :
Le contraste natif, mesuré à 800:1, est modeste mais loin d’être mauvais, surtout rapporté à la luminosité ; bien des concurrents dans cette gamme se contentent de 400:1, ce qui correspond à des noirs vraiment délavés. Ici, on a un noir gris foncé, mais c’est tout à fait tolérable. Sur une toile grise, ça s’améliore légèrement, mais on reste loin des presque 1600:1 du N1S 4K qui transforment l’expérience visuelle.
Impressions de visionnage
On a testé le N1S Nano avec une image de 100 pouces dans une pièce sombre, avec différents films et séries, notamment :
- Stranger Things (Netflix) : Les néons des années 80 et les couleurs pop du centre commercial Starcourt ressortent bien, mais les scènes dans les tunnels sombres virent au gris – le contraste limité se fait sentir. La netteté Full HD reste correcte pour du streaming, même si les pixels se devinent si l’on s’installe trop près de l’image.
- Bluey (Disney+) : Un régal pour les petits : les couleurs vives des aventures de la chienne bleue sont lisibles, et la simplicité de l’animation masque les faiblesses du contraste. Parfait pour une projection familiale dans une chambre obscure.
- Top Gun: Maverick (Prime Video) : Les détails des cockpits et des jets sont honnêtes, mais les ciels éclatants perdent en punch, et les scènes de nuit manquent de relief. Le HDR10 ne fait pas d’étincelles, mais on est tout de même transporté.
- The Office (US) : L’esthétique sitcom passe nickel – les couleurs neutres des bureaux et l’éclairage constant jouent en faveur du Nano. Aucun besoin de contraste extrême, et le son intégré suit bien les dialogues hilarants de Michael Scott.
- Planet Earth II (BBC) : Les paysages naturels impressionnent par leur précision, mais les couchers de soleil et les ombres profondes souffrent du manque de luminosité et de contraste – un mur blanc ne rend pas justice aux détails, et les pixels deviennent visibles en zoomant.
En SDR, le rendu est propre et fonctionnel ; en HDR, l’effet est anecdotique et l’on vous conseille de le désactiver dans les menus de l’appareil tout simplement. Vous regarderez alors automatiquement vos films et séries en streaming en SDR.
Un son de qualité acceptable
Les haut-parleurs intégrés produisent un son clair, suffisant pour percevoir correctement les dialogues, à condition d’être placé près de l’appareil. L’idéal reste d’utiliser une enceinte Bluetooth à poser près de soi si elle est petite, ou près de l’image avec un modèle puissant. Par exemple, la JBL Flip 6 posée tout près du projecteur apporte un réel gain d’équilibre et de clarté.
Face à la concurrence
A environ 500 €, le JMGO N1S Nano se mesure à des projecteurs lifestyle comme le Formovie S5 (940 lumens, contraste environ 800:1 et environ 450 €) ou le XGIMI MoGo 2 Pro (400 lumens, contraste environ 600:1 et environ 450 €). Face au Formovie, plus lumineux, il perd en punch visuel, mais gagne en flexibilité avec son gimbal unique, ainsi qu’en souplesse avec Google TV et ses certifications HD pour Netflix, Prime, etc. Contre le MoGo 2 Pro, il offre une ergonomie similaire, mais ses 300 lumens réels et son contraste de 800:1 le placent légèrement devant en termes de densité d’image. Comparé au JMGO N1S 4K (950 lumens, contraste environ 1600:1 et environ 1000€), il fait pâle figure – moins de lumière, moins de définition, moins de profondeur. Mais à ce tarif, il ne joue pas dans la même cour : c’est un compagnon de voyage, pas un roi du home cinéma.
Faut-il l’acheter ?
Oui, si vous cherchez un projecteur compact et sans chichi pour des projections nomades ou occasionnelles. À moins de 500 €, le N1S Nano livre une image Full HD correcte (sublimée après calibrage à Delta E
Le verdict, un note globale de 8/10.
- Design : 8,5/10.
- Ergonomie : 8/10.
- Connectivité : 9/10.
- Prise en mains : 9/10.
- Interface : 8,5/10.
- Qualité image : 8/10.
- Audio : 7/10.
- Rapport qualité/prix : 7,5/10.