« On est face à des choix difficiles puisque les six romans qui ont été sélectionnés sont de grande qualité littéraire et placent l’écologie au cœur de leur intrigue », considère Lucile Schmid en ouvrant les premières délibérations. La coprésidente du Prix du roman d’écologie, créé en 2018 , s’adresse notamment aux jurés strasbourgeois qui l’entourent lors de la réunion qui s’est tenue à l’université, le 19 mars.

Une diversité de styles et d’approches

Depuis sa création, c’est la première fois que le Prix du roman d’écologie se délocalise hors de Paris, et élargit son jury. Car cette édition 2025 est placée sous le signe de la labellisation Capitale mondiale du livre. Les jurés strasbourgeois  sont Samuel Cordier, directeur du Musée zoologique de la Ville de Strasbourg, Guillaume Gast, responsable de la médiathèque Frida Kahlo, Yves Zimmermann, directeur de projet Agenda 2030 de la Ville de Strasbourg, Martine Gemmerlé, directrice du Service des bibliothèques de l’Université de Strasbourg, et Joëlle Buch, médiatrice culturelle et blogueuse littéraire, ainsi que des étudiantes : Lilou Beitz, Julie Daccache, Fanny Eyer, Laura Wininger en master des métiers de l’édition, Emma Gouverneur et Flavie Gerenton en lettres, Elisa Leprince de l’INSA et Maya Herin de l’ENSAS composent le jury.

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Les jurés permanents Sébastien Billard, Alice Ferney, Pauline Frileux, Elizabeth Guillon, Alexis Jenni, Laure Limongi, Laurent Quintreau (coprésident) et Pierre Schoentjes (auteurs, enseignant, journaliste), majoritairement à Paris, sont connectés en visio. Les débats s’engagent véritablement après quelques soucis de connexion.

« Céder à votre subjectivité mais essayez, lorsque vous allez prendre la parole et défendre votre choix, de vous exprimer d’une manière assez positive, encourage la coprésidente. Je pense que l’esprit du prix n’est pas de dire du mal des romans que vous avez moins aimé ».

En lice, les livres suivants : Cabane d’Abel Quentin (éd. de l’Observatoire), Sister-ship d’Elisabeth Filhol (éd. P.O.L), Dors ton sommeil de brute de Carole Martinez (éd.) Gallimard, Mélusine Reloaded de Laure Gauthier (éd. Corti), Malville d’Emmanuel Ruben (éd. Stock), Ceux du lac de Corinne Royer (éd. Seuil). À travers les délibérations, le jury se retrouve face à une diversité de styles et d’approches. Des fresques humaines aux récits intimes, des explorations poétiques à un conte et autres intrigues engagées.

L’étudiante Julie Daccache est prête à se battre jusqu’au bout pour défendre « son coup de cœur ». Lucile Schmid n’est pas d’accord avec le coprésident. Pierre Schoentjes adopte « une position médiane », et « défend la forme littéraire ». Pour Guillaume Gast « ce livre est  porteur d’espoir et de solutions ».

Des œuvres capables d’inspirer et de sensibiliser

Des avis parfois sévères s’échangent. « C’est hors sujet » pointe Yves Zimmermann ; « admirable mais ennuyeux », complète une autre. Lucile Schmid arbitre les échanges : « Vous n’allez pas changer de position ». D’appréciations en réserves, certains titres soulèvent plus de consensus.

Être au cœur de ce jury, c’est participer à un dialogue essentiel entre la littérature et l’écologie, et contribuer à mettre en avant des œuvres capables d’inspirer et de sensibiliser. Au bout de deux heures de discussions, on passe aux votes. Trois livres restent en lice.

En ce 3 avril, les jurés strasbourgeois se retrouvent dans les locaux de la direction de la culture de la Ville. Toujours hybride, entre présentiel et visio, cette dernière séance désignant le lauréat du Prix du roman d’écologie 2025 est présidée par Guillaume Gast. Après s’être mis d’accord sur la méthode de vote, le tour de table autour des trois finalistes démarre.

Qui a gagné ? Réponse le 15 avril

Le romancier Alexis Jenni se réjouit de l’« imaginaire carpatique » d’une autrice. Plus critique, il estime que l’un des finalistes « n’a pas traité le sujet du fleuve qu’il connait si bien ». Également en visio, Anaïs Denoits, DRH de Greenpeace, s’interroge : « Quelle trace ? » mémorielle va laisser le livre primé ? Ce partenariat avec Strasbourg Capitale mondiale du livre appelle à célébrer un roman européen, dit-elle en défendant son choix. Un livre plus « holistique avec une vraie aura ».

À l’issue de deux tours très serrés, le lauréat du roman d’écologie 2025 a été désigné. Son nom sera dévoilé à la remise du prix le 15 avril à 19h30, à l’Université de Strasbourg.

Remise du Prix du roman d’écologie le 15 avril à 19h30, à l’Université de Strasbourg dans le cadre des Rencontres internationales de l’écologie qui ont lieu les 15 et 16 avril à l’Université de Strasbourg, gratuites, ouvertes au public. www.strasbourg.eu