Publié le
12 avr. 2025 à 13h28
« On est bien, ici ? » Dans sa petite boutique d’art, Constance Lequesne possède une vue privilégiée sur la rue Lepic. Son revêtement pavé, son inclinaison – parfois sévère -, ses charmants réverbères, ses bâtiments historiques… Depuis plusieurs années, cette artère située à quelques mètres de la basilique du Sacré-Cœur, au cœur du quartier de Montmartre, suscite l’effervescence. Du film Amélie Poulain aux Jeux olympiques de 2024, le lieu a été le théâtre de scènes emblématiques. Et le prochain été s’annonce mouvementé.
Une fête différente des JO ?
Car le Tour de France devrait charrier sa caravane et les meilleurs coureurs du peloton dans les rues étroites du 18e arrondissement de Paris. Selon Le Parisien, la dernière étape, qui se disputera le dimanche 27 juillet 2025, pourrait passer à trois reprises, avant de s’achever sur les Champs-Élysées, comme de coutume depuis un demi-siècle. Le départ du tracé sera donné à Mantes-la-Jolie (Yvelines).
« Le dossier est en cours d’instruction », a tempéré le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, cité par le journal L’Équipe. De son côté, la mairie de Paris n’a pas confirmé l’information. « C’est un sujet […] qui a besoin d’un travail très fin avec les organisateurs […] Ce travail n’est pas abouti », a expliqué l’adjoint à la maire de Paris en charge du sport, Pierre Rabadan, lors de la présentation du futur équipement sportif de la porte de Vincennes (12e).
Si les autorités calment le jeu, les commerçants du quartier se hâtent déjà. Avec l’envie de revivre l’enthousiasme des JO. Le 3 août 2024, des milliers de personnes s’étaient massées sur la butte.
« J’étais triste d’avoir loupé les Jeux olympiques. Les images étaient vraiment incroyables. On a même France 2 qui est passée tout près de l’échoppe. Cette fois-ci, j’espère être présente ! »
Constance Lequesne
Directrice de Little Big Galerie, rue Lepic
Au Lux Bar, 12 Rue Lepic, on se réjouit également de cet événement. « Ça va réveiller le quartier. Car l’été, c’est moins animé qu’à l’année. Et je pense que les habitants feront l’effort de venir cette fois-ci », conjecture l’un des serveurs. Devant le comptoir, Benoît se montre plus sceptique. « C’est bien qu’il existe ce genre de course. Mais ça risque de dénaturer le quartier à long terme », s’inquiète celui qui observe l’évolution du quartier depuis vingt-cinq ans.
Un dispositif à affiner
Son avis contraste avec les opinions de Julien et Julia. Co-gérants du restaurant gastronomique Damoiseau, au tournant de la rue Lepic, ils habitent juste au-dessus de leur commerce. Lors de la course en ligne des hommes, le couple avait un emplacement de choix pour assister à l’épreuve. « On s’amusait à faire des allers-retours entre le rez-de-chaussée et l’appartement. C’était complètement dingue », insiste Julie.
Parmi les habitants, certains craignent, malgré tout, des difficultés à se mouvoir. « L’année dernière, j’ai mis plusieurs heures à venir travailler dans le bar, alors que je n’habite pas très loin. Il a fallu que je contourne toute la rue », explique l’un des salariés du café Bibiche.
Et pour cause, la présence de 170 coureurs, couplée à l’importante logistique de la Grande Boucle, nécessite un dispositif de sécurité singulier. « On regarde si le nombre de barrière est suffisant par exemple », a concédé Laurent Nuñez. Mais ce n’est pas la seule contrainte. La circulation devrait être interrompue plusieurs jours avant la course. Des arbitrages doivent être rendus dans les prochaines semaines.
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