Pas moins de 200 résistants, pour certains connus, la plupart oubliés, sont répertoriés dans Résistantes et résistants strasbourgeois. En réalité, ils seraient beaucoup plus nombreux. Résister, ce n’est pas que le maquis, la lutte armée, les sabotages, rappelle Jean-Claude Richez, historien, qui dirige l’ouvrage avec Léon Strauss, résistant et historien, et Hélène Bigot, présidente du Club Jacques Peirotes.
« Une résistance massive, très diversifiée »
Pour chacun d’eux, des notices descriptives comprenant le nom, l’adresse et les actions menées, souvent au péril de leur vie. On connaît les emblématiques Lucienne Welschinger (1911-2001) ou Marcel Weinum (1924-1942), de la Main noire. « Mais c’était une résistance massive par le nombre, très diversifiée sur le plan politique », insiste Jean-Claude Richez.
L’un des enseignements de l’ouvrage est qu’il y avait beaucoup de femmes. Et si pas moins de 42 rues portent aujourd’hui des noms de résistants à Strasbourg, cette mémoire a fini par s’étioler. Car l’une des particularités de cette résistance est aussi d’avoir été « déterritorialisée ». Ceux qui ne sont pas revenus après l’évacuation de 1939 ont rejoint des maquis dans le Sud-Ouest, à Lyon, à Clermont-Ferrand… énumèrent Jean-Claude Richez et Léon Strauss.
Ce livre est un nouveau jalon dans la compréhension du phénomène et plusieurs contributions reviennent sur les connaissances engrangées ces 20 dernières années, depuis un colloque initié par l’historien Alfred Wahl – on retrouve l’un de ses articles sur le poids de la ville dans la résistance bas-rhinoise et haut-rhinoise. Bertrand Merle, de l’association Aeria (pour des études sur la résistance intérieure des Alsaciens), très active sur ces sujets, évoque les filières d’évasion. À lire aussi, un point sur la résistance ouvrière communiste par Françoise Olivier-Utard. Où l’on retrouve également une liste des différents réseaux de résistants strasbourgeois et alsaciens.
Résistantes et résistants strasbourgeois , éd. EDBH, 18 €, 226 pages.
Rencontre ce mardi 24 juin à 18 h à la librairie Kléber, à Strasbourg (sur inscription : www.librairie-kleber.com ).