« Depuis deux siècles, l’école telle que nous la connaissons en France est régie par des normes : une salle rectangulaire, un couloir latéral, une cour asphaltée et des matériaux standards », constatent Anna Labouze et Keimis Henni, co-commissaires avec l’Atelier Senzu. D’où une répartition des rôles souvent hiérarchique entre élèves et adultes, mais aussi entre différents âges à l’intérieur même de l’enfance. Ce que le nouveau design de l’école des Plants de Cergy-Pontoise visait, dans les années 1970, précisément à renverser : une séquence sur pilotis y reliait classes maternelles et primaires, enjambant l’espace public grâce à une architecture modulaire et multicolore construite en structure bois.

Préau du futur

Ainsi également du préau, espace de transition ni tout à fait dedans ni tout à fait dehors, lieu de rencontres informelles, souvent spontanées, que l’exposition convoque à partir des projets récents des écoles Ibis à Herentals et Vlindertuin à Lille. Ou encore de la cour de récréation, enfin en passe de sortir du culte de l’asphalte – voir la méthode Oasis lancée à Paris en 2017, qui a notamment inspiré le groupe scolaire Frida-Kahlo, en Gironde.

De là à transformer des parkings et des cuisines en salles de classe, voire à faire sortir de l’école de ses propres murs ? C’est sur cette note d’ouverture que se conclut le dispositif, en rappelant au passage que la pandémie de Covid-19 a ravivé l’intérêt pour les classes en extérieur, dont la science prouve qu’elles stimulent les capacités cognitives des enfants… Un voyage enchanteur, qui donne envie d’apprendre autrement.