En octobre dernier, les Pays-Bas ont confirmé l’achat de quarante-six chars Leopard 2A8 – la dernière version développée par KNDS Deutschland associé à Rheinmetall – pour environ 2,5 milliards d’euros, ce montant tenant compte de leur Maintien en condition opérationnelle [MCO], du soutien logistique, de la formation et de la fourniture d’équipements « spéciaux ».

En outre, un option pour six chars de plus a été posée. La décision de la lever sera prise en fonction des progrès réalisés dans le domaine des systèmes robotisés.

Selon les explications données par le ministère néerlandais de la Défense, le choix du Leopard 2A8 a été fait à partir de « considérations opérationnelles », la question de l’interopérabilité ayant été centrale. Mais pas seulement car la mise en service des nouveaux chars est censée se faire rapidement, grâce à une mutualisation de leur achat avec l’Allemagne.

Cela étant, alors que, par le passé, elle a compté plus de 400 Leopard 2, acquis à la fin des années 1970, l’armée royale néerlandaise [Koninklijke Landmacht] affectera ses quarante-six nouveaux chars à Bergen-Hohne [Basse-Saxe, Allemagne], faute d’avoir suffisamment d’espace pour les faire manœuvrer aux Pays-Bas.

Un protocole d’accord en ce sens a été signé par le ministre néerlandais de la Défense, Ruben Brekelmans, et son homologue allemand, Boris Pistorius, à Bruxelles, le 11 avril.

Le transfert du bataillon de chars en Allemagne « présente plusieurs avantages », fait valoir le ministère néerlandais de la Défense. « Le plus important est qu’il y a assez d’espace à Bergen-Hohne pour lui permettre de s’entraîner de manière réaliste. Il n’existe pas de site d’entraînement et de tir comme celui-ci aux Pays-Bas », explique-t-il.

L’autre raison du choix de Bergen-Hohne est que des militaires néerlandais y sont déjà affectés. En effet, si elle a été contrainte, pour des raisons budgétaires, de se séparer de ses Leopard 2 à en 20011, la Koninklijke Landmacht a toutefois pris la précaution d’en louer dix-huit exemplaires – soit l’équivalent d’un escadron – à la Bundeswehr. Et cela afin de garder ses compétences en la matière.

Or, cet escadron est intégré au Panzerbataillon 414 de l’armée allemande, basé à Bergen-Hohne. « Grâce à cette coopération, les soldats néerlandais utilisent encore des chars. Cela garantit que les connaissances sur les opérations dans ce domaine sont conservées », a d’ailleurs rappelé le ministère.

Les modalités de ce protocole d’accord restent à définir, notamment au niveau des infrastructures nécessaires [bâtiments pour héberger les 500 militaires du bataillon néerlandais, garages, hangars, routes, etc.].

« L’objectif est que les premiers soldats puissent travailler dans la caserne allemand à partir de 2027. Le bataille devrait être prêt en 2030 », a conclu le ministère néerlandais.