Paris Match. Quand êtes-vous partie de Téhéran et comment ?
Monir H.
Je suis partie jeudi. Mercredi, ma fille m’a dit d’appeler l’ambassade de France à Téhéran. Une dame m’a répondu au téléphone à 11 heures en m’expliquant que l’ambassade allait me rappeler une heure plus tard. Personne ne m’a rappelée. Alors à 19 heures, j’ai passé un nouveau coup de fil. Je ne demandais pourtant ni nourriture, ni argent, c’était juste un appel au secours. Un homme m’a demandé mon téléphone, mon numéro de passeport. Il ne m’a même pas demandé si j’étais en sécurité. Il m’a juste dit de me connecter au site de l’ambassade pour savoir si des vols étaient programmés alors qu’il n’y a aucun vol, de ne pas prendre de risque et faire attention avec votre téléphone et votre caméra. Du matin jusqu’au soir j’ai pleuré.

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Le lendemain, j’ai appris qu’un bus partirait à 15 heures pour la région de Maku et Bazargan, à la frontière entre l’Iran et la Turquie. Ce n’était pas un bus annoncé mais pour des gens qui étaient au courant… J’ai juste pris mon passeport et de l’argent et je suis partie. Nous sommes arrivés dans la nuit, à 4 h 30 du matin, je suis restée un temps dehors mais un ami de ma cousine est venu en voiture me chercher pour m’amener au poste-frontière de Gürbulak. Là-bas, à 6 h 30 du matin, les Iraniens ont tout vérifié, mes passeports français et iranien. Une porte s’est ouverte et j’ai franchi la frontière… J…

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