À quelques jours de la sortie du film, le 25 juin au cinéma, GQ a rencontré Joseph Kosinski dans un hôtel londonien pour parler du tournage de F1 sur des vrais circuits, de son idée d’une collaboration entre Brad Pitt et Tom Cruise pour leur prochain film et, bien sûr, du très attendu troisième Top Gun.
GQ: Pourquoi était-il important que Brad et Damson conduisent de vraies voitures, devant de vrais fans, sur de vrais circuits de Formule 1 ?
Joseph Kosinski : Je crois vraiment que le public ressent cela, au fond de lui, lorsqu’il regarde quelque chose qui a été filmé pour de vrai. L’ampleur et le spectacle d’une course de Formule 1 ne sont pas quelque chose que l’on peut mettre en scène, même avec tout l’argent du monde. Voir les vrais pilotes et les vraies voitures en arrière-plan n’est pas non plus quelque chose que l’on peut recréer. J’aime l’idée, et le défi, de voir si nous pouvons tourner un grand film pendant un événement sportif en direct — pendant neuf d’entre eux, ou dix, si vous incluez Daytona. On a l’impression d’y être, parce qu’on y était.
Quelques critiques ont dit que F1 est un peu Barbie pour les papas. Je pense que l’idée derrière cela est que vous avez créé quelque chose de cool et d’original en partant d’une base qui aurait pu être un exercice de marketing insipide. Comment avez-vous fait pour répondre aux exigences de la marque sans compromettre votre vision artistique ?
Aucune contrainte de la marque. La seule chose qui préoccupait la Formule 1, et sur laquelle je les ai rassurés dès le début, était la possible diabolisation de l’une des équipes de la grille. Red Bull et Ferrari ont d’abord cru qu’elles seraient les méchantes. Je pense que c’est dû au fait que nous étions si proches de Mercedes au début. C’était au cours de la saison 2021 que Red Bull et Mercedes se sont affrontées jusqu’à la dernière course. Historiquement, Ferrari est, dans les films, généralement dépeinte comme une méchante – y compris dans Le Mans [le film de 1971, ndlr].
La première chose que nous avons faite a donc été de dire : “Non, notre histoire est celle de deux pilotes de la même équipe qui sont en conflit. S’il y a un méchant dans ce film, c’est quelqu’un d’autre qui est interne à l’équipe Apex”. Une fois qu’ils ont compris cela, et qu’ils ont su que nous voulions faire un film authentique, il n’y a pas eu de réelles contraintes de la part de la F1 en tant que marque. J’ai été surpris de voir à quel point ils étaient ouverts et nous ont même permis de donner au film le nom de la discipline, ce qui me semblait impossible.
Et de reprendre le logo…
Je redoutais l’idée de devoir trouver un titre comme “The Quick and the Brave” ou quelque chose du genre. Je suis déjà passé par là, à devoir trouver des titres génériques. Il y a eu Grand Prix, Le Mans, et je voulais que ce film soit F1.