« C’est un outil qui offre un bénéfice réel et immédiat pour les patients. Il permet d’améliorer leur qualité de vie et de mieux supporter le traitement ». Le docteur Dominique Gouders ne cache pas sa satisfaction. Ce lundi 23 juin 2025, le chef du service de radiothérapie du centre hospitalier de Cornouaille, à Quimper, inaugure un tout nouvel équipement, la photobiomodulation, pour lequel l’autorisation vient tout juste d’être délivrée.

Combattre les effets secondaires

Cette technique, présentée comme « innovante », « non invasive » et « non douloureuse » doit permettre de prévenir et traiter les effets secondaires que subissent trop souvent les patients atteints d’un cancer ORL, du sein ou du canal anal. À Quimper, les équipes se concentrent à ce jour sur deux effets secondaires causés par la radiothérapie, qui obligent parfois à stopper le traitement : les mucites (« des inflammations douloureuses de la muqueuse buccale qui peuvent empêcher de manger, de parler ») et les dermites (« des brûlures de la peau induites par la radiothérapie, parfois sévères »). « Pour les cancers ORL, les mucites surviennent dans 90 % des cas de traitement, précise Loïc Lacoudre, cadre de santé. Avec la photobiomodulation, on arrive à redescendre à 20 % ».

Comment ça marche ?

Deux machines ont été acquises ; l’une couvre une zone assez large, l’autre permet une intervention plus ciblée. Elles diffusent toutes deux sur les zones touchées une lumière rouge ou infrarouge (mais aussi bleue pour la plus grande). Cette lumière, dont l’effet agit jusqu’à 5 cm de profondeur, crée une réaction cellulaire qui « réduit l’inflammation, accélère la cicatrisation des tissus et atténue la douleur », situe Alicia Vu, radiothérapeute qui vient d’obtenir un diplôme universitaire en photobiomodulation. Elle précise que « la consommation de morphine, d’antibiotiques et d’antifongiques » peut alors aussi être diminuée.

Les partenaires qui ont participé au financement de l’équipement étaient reçus à l’hôpital, lundi soir.Les partenaires qui ont participé au financement de l’équipement étaient reçus à l’hôpital, lundi soir. (Le Télégramme/Sophie Benoit)

« En préventif, ce sont environ deux à trois séances d’une vingtaine de minutes par semaine, juste après la séance de radiothérapie, ajoute la professionnelle de santé. Au cours du traitement, si le patient présente une toxicité un peu plus importante, on va pouvoir intensifier la photobiomodulation et faire quatre à cinq séances par semaine ». Installé dans un fauteuil, le patient, tout comme le soignant présent à ses côtés, doit porter des lunettes de protection.

Les associations participent au financement

En Cornouaille, un peu plus d’une centaine de patients atteints d’un cancer ORL pourraient bénéficier de cette technique. Sans compter la cinquantaine de patients souffrant d’un cancer du canal anal. Sur une année, environ 250 patients sont par ailleurs suivis pour un cancer du sein. En cas de réaction à la radiothérapie, ils pourraient aussi suivre ces séances.

Cette technologie a forcément un coût : l’ensemble du projet est évalué à 96 781 €. Pour le financer, le centre hospitalier a pu s’appuyer sur des soutiens de taille : La KempeR’Ose, Entraide cancer, la PenmaR’Ose, la Ria Rose, le comité des fêtes de Briec et la Maison Cadiou ont tous donné, via le fonds de dotation finistérien Innoveo.