Des monuments fermés, des places désertées et une population qui se réfugie sous la climatisation : des millions d’habitants de la côte est américaine tentent de se prémunir mardi du pic d’une vague de chaleur « extrêmement dangereuse », marquée par une température record depuis plus d’une décennie à New York.
Dans la métropole américaine, Times Square, carrefour généralement frénétique du centre-ville, était quasiment abandonné mardi à la mi-journée avec un mercure atteignant 99 Fahrenheit (37 degrés Celsius), un record local depuis 2012, au deuxième jour de cette première vague de chaleur extrême de l’année qui s’abat sur le centre et l’est du continent nord-américain.
« Le printemps a été plutôt froid et là, tout d’un coup, boom, la chaleur. Hier soir (lundi), j’ai sorti le chien alors qu’il faisait 90 degrés (32 degrés Celsius) et il est revenu complètement épuisé par la promenade. Je ne pensais pas avoir marché aussi loin, à peine quatre pâtés de maisons, mais la chaleur l’affectait plus que moi. J’étais nerveuse, il avait presque l’air mort », a témoigné à l’AFP Eleonor Burke, 82 ans.
Coupure de courant dans le Bronx
La température pose de sérieux problèmes au réseau électrique de la ville sous forte demande pour alimenter les climatisations et les ventilateurs. Dans le Bronx, à New York, une panne a privé de courant plus de 34 000 foyers, poussant même le fournisseur Con Edison à exhorter la population à faire preuve de modération dans sa consommation électrique.
« Nous demandons à nos clients d’éviter d’utiliser des appareils électroménagers gourmands en énergie tels que les lave-linge, les sèche-linge et les micro-ondes aux heures de pointe (…) et de limiter l’utilisation inutile de la climatisation. Si vous possédez deux climatiseurs, n’en utilisez qu’un seul et réglez-le sur la température la plus confortable », a indiqué le fournisseur dans un communiqué.
L’intensité de cette vague de chaleur la rend « extrêmement dangereuse pour n’importe qui sans rafraîchissement ou hydratation », martèlent les services météorologiques américains (NWS), qui appellent la population à « limiter » l’activité physique en raison d’une mauvaise qualité de l’air.
Extremely dangerous heat will persist from the Midwest to the East Coast as numerous daily record highs and very warm overnight lows are expected through Wednesday. Extreme Heat Warnings and Heat Advisories have been issued.
During hot and humid weather, your body’s ability to… pic.twitter.com/ACwbnrpPdb
— National Weather Service (@NWS) June 24, 2025
« Généralement, je ne crains pas la chaleur, mais là c’est vraiment trop », souligne Maureen Brando, 50 ans. « Je marche à l’ombre (…) je limite mes activités, je fais des choses tôt le matin, ou plus tard le soir », ajoute-t-elle, disant ne pas vouloir prendre le métro, par crainte que la chaleur ne cause une panne et qu’elle reste ainsi prisonnière.
Washington Monument fermé, trains retardés
Dans la capitale américaine, le Washington Monument, célèbre obélisque érigé en l’honneur du premier président des États-Unis, était fermé mardi et le sera mercredi pour cause de chaleur « extrême » , a indiqué la commission des parcs nationaux. Invoquant aussi la chaleur, la compagnie ferroviaire publique Amtrak a annoncé des limitations de vitesse sur ses lignes de la côte est, ce qui pourrait causer des retards.
Déjà, la veille, de nombreux trains ont été retardés sur l’axe Washington-New York, a constaté une équipe de l’AFP à Philadelphie, située entre ces deux grandes villes. La chaleur y était difficilement tenable dans un wagon sans climatisation et sans possibilité d’ouvrir les fenêtres.
Selon les scientifiques, les canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier.
L’année 2024 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée aux États-Unis (hors Alaska et Hawaï) comme dans le monde entier. 2024 fut aussi la première année à dépasser la limite de 1,5 °C de réchauffement fixée par l’accord de Paris sur le climat, selon l’Organisation météorologique mondiale, une agence de l’ONU.