La Commission européenne veut réviser la directive « retour » de 2008, au cœur de la politique migratoire de l’Union européenne (UE). L’un des points les plus controversés ? La possibilité de transférer des migrants vers des centres situés hors d’Europe. Un projet jugé inhumain, coûteux et juridiquement flou par de nombreuses ONG, dont Amnesty International, qui tirent la sonnette d’alarme.
Le 11 mars 2025, la Commission européenne a présenté une révision de la directive « retour ». Mise en place en 2008, cette dernière fixe le cadre légal des expulsions des personnes étrangères en situation irrégulière dans l’Union européenne et vise à harmoniser les pratiques des États membres. Mais cette nouvelle version, portée par une volonté de durcissement, suscite de nombreuses controverses, en raison de la possibilité d’une externalisation du traitement des réfugiés.
Pour Tania Racho, chercheuse en droit européen, chargée de projet pour Désinfox-Migrations, cette décision a été prise par l’Union européenne dans l’objectif de « visibiliser les actions aux frontières extérieures pour rassurer les États membres. » En effet, depuis plusieurs années, quasiment tous les États de l’Union ont réintroduit des contrôles aux frontières intérieures. En montrant des signes de fermeté, l’UE espère que ces derniers cessent ces contrôles pour réaffirmer l’importance de l’espace Schengen. Ce dernier prévoit la libre circulation et l’absence de contrôle d’identité aux frontières intérieures de l’Union européenne.
Lire aussi:
Réfugiés afghans: les Etats européens «ont tourné le dos à leurs principes»
Immigration: la Grèce condamnée pour les refoulements de migrants par la Cour européenne des droits de l’homme
Pologne, Lettonie et Lituanie face à la justice européenne pour refoulement illégal de migrants