Après 50 ans de carrière et à près de 80 ans, Jean Nouvel se livre comme jamais dans un livre « Mes convictions » chez Flammarion, où il donne sa vision peut-être la plus complète de l’architecture. Immense architecte reconnu dans le monde entier, Jean Nouvel a signé entre autres le musée du Quai Branly, l’Institut du Monde Arabe, la Philharmonie de Paris, mais aussi le Louvre à Abu Dhabi ou encore la Tour Agbar à Barcelone.

Un livre à la fois théorique mais aussi poétique où Jean Nouvel revient sur les évolutions de son art et de la construction des villes. Un ouvrage qui sort alors que son agence est visée par des accusations de détournement de fonds via un système de fausses factures. « La façon dont ça a été présenté, on a l’impression que c’est moi qui ai fait les dégâts. Mais je ne me suis jamais intéressé à la gestion, je n’ai jamais eu de responsabilité à ça » se défend Jean Nouvel qui est désigné comme témoin assisté dans l’affaire.

« La catastrophe, c’est qu’il n’y a plus d’architecture locale »

Dans son livre, l’architecte critique un urbanisme triste et dépressif, obsédé par l’idée que les constructions doivent s’intégrer dans le paysage. « Ce qui est arrivé comme catastrophe, c’est que maintenant, il n’y a plus d’architecture locale. Il y a une architecture générale, poursuit-il. Et cette architecture, c’est la même dans le monde entier. Toutes les tours, toutes les façades. Une architecture, c’est une invention. Si ce n’est pas une invention, il faut changer de métier. Ce n’est pas uniquement de reproduire des programmes. »

Le 25 octobre prochain à Paris ouvrira la nouvelle Fondation Cartier en face du Louvre, dont Jean Nouvel signe aussi les plans. « Un musée, c’est avant tout la mise en place d’une insertion qui appartient à une ville, qui appartient à une culture. Et ce que j’imagine, c’est que c’est une partie de la ville qui a une sorte de lieu sacré. » Le bâtiment gardera sa façade haussmannienne mais avec « des effets de perspective de verre » et « une utilisation très précise de l’ouverture ».